En dépit de certaines réserves, les députés du Mouvement Nidaa Tounes, du Mouvement Ennahdha et du Mouvement ” Projet de la Tunisie ” ont affiché, vendredi matin, leur soutien au gouvernement proposé de Youssef Chahed et se sont engagés à lui accorder leur confiance.
Lors de la séance matinale du vote de confiance au gouvernement Chahed, les députés du Mouvement Ennahdha ont dit soutenir Youssef Chahed et son gouvernement, aussi longtemps qu’il demeure attaché à combattre le terrorisme, à lutter contre la corruption, à mettre en application la loi sur l’amnistie générale et à porter un intérêt au développement dans les régions intérieures.
Le député Habib Khedr (Ennahdha) a, pour sa part, critiqué la propension de Youssef Chahed à transférer le dossier de la corruption à l’Instance nationale de lutte contre la corruption.
D’autres députés du bloc Ennahdha ont émis des réserves à l’encontre de certains membres du gouvernement qui, ont-ils dit, ” sont profondément hostiles aux partisans du parti “.
A ce propos, ils les ont appelé à ” surmonter les conflits partisans “.
De son côté, le député du bloc ” Afek Tounes ” Riadh Jaidane a dénoncé l’exclusion de certains partis représentés au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) du gouvernement.
Totalement opposés au gouvernement Chahed, les députés du Front populaire (FP) ont exprimé leur intention de ne pas lui accorder leur confiance.
” Dans son discours, Youssef Chahed n’a fait que vendre des illusions “, a lancé le député Nizar Amami (FP), rappelant la présumée lettre d’intention adressée par la Tunisie au Fonds monétaire internationale (FMI), dans laquelle ” elle s’engage à adopter des politiques douloureuses “.
Bien qu’opposé au gouvernement proposé, le député Haykel Ben Belghacem (FP) a appelé Youssef Chahed à lutter contre la corruption et à appliquer l’article 12 de la Constitution relatif au principe de la discrimination positive.
Pour le député de ” la Voix des agriculteurs ” Fayçal Tebbini, la formation d’un gouvernement d’union nationale représente une violation du texte de la Constitution.
Toutefois, il a salué la nomination de Samir Taïeb à la tête du ministère de l’agriculture, choix qui n’a pas plu au député du Mouvement Echaâb, Salem Labiadh qui a appelé Youssef Chahed à vérifier les biographies des membres de son gouvernement.
Quant aux députés du Courant démocrate et du Mouvement ” Tounes Al-Irada “, ils ont vivement critiqué le gouvernement de Youssef Chahed et dénoncé l’exclusion de certains partis des concertations autour de sa formation.
” Ce gouvernement ne peut être considéré comme un gouvernement d’union nationale “. On peut probablement l’appeler ” gouvernement sans compétences “, ” gouvernement de complaisance “, ou encore ” gouvernement d’allégeances “, mais non pas ” gouvernement d’union nationale “, a lancé le député du Courant démocrate (Attayar) Ghazi Chaouachi.
Le député de ” Tounes Al-Irada ” Mabrouk Hrizi, qui a déchiré le document de Carthage en pleine plénière, a partagé la même position de Ghazi Chaouachi, refusant de considérer le gouvernement proposé comme un gouvernement d’union nationale.
Tout en invitant Youssef Chahed à être un chef de gouvernement indépendant, Hrizi a critiqué l’absence d’un programme clair du gouvernement.