La représentante de l’UNICEF en Tunisie, Lila Pieters, a exhorté la Tunisie à ratifier le troisième protocole facultatif à la convention internationale des droits de l’enfant, un protocole adopté le 9 décembre 2011, par l’Assemblée générale des Nations unies et qui permet à tout enfant dont les droits ont été violés de déposer une plainte individuelle devant le comité des droits de l’enfant des Nations Unies.
” J’invite et j’encourage vivement la Tunisie dont je salue les acquis en matière de protection de l’enfance à signer ce protocole “, a-t-elle déclaré dans un entretien exclusif accordé à la TAP, à l’occasion du lancement le 12 juillet 2016 du partenariat mondial visant à mettre fin à la violence envers les enfants.
“La Tunisie est un pays qui peut être fier de sa nouvelle constitution qui reconnait et protège les droits de l’enfant mais il n’en demeure pas moins qu’il est impérieux aujourd’hui de mettre en œuvre les lois”, a-t-elle encore plaidé.
La responsable onusienne a, à cet égard, appelé le gouvernement et l’assemblée des représentants du peuple (ARP) à désigner au sein de l’instance constitutionnelle des droits de l’Homme, un commissaire indépendant qui sera exclusivement chargé de la protection des droits de l’enfant et ce, conformément à la convention internationale des droits de l’enfant.
” Ratifiée par la Tunisie en 1992, cette convention stipule que tout Etat doit charger un commissaire des droits de l’enfant qui doit rendre des comptes au parlement et non au gouvernement “, a ajouté Pieters.
Et d’expliquer que l’objectif étant de mettre en œuvre les programmes et les lois protégeant les enfants des abus.
” Grâce à ce mécanisme, certains pays comme les pays scandinaves ont réussi à réduire la violence exercée à l’encontre des enfants “, a-t-elle souligné.
Pieters a, par ailleurs, lancé un appel à la Tunisie en vue de soumettre son rapport périodique sur la situation de l’enfance au comité des droits de l’enfant afin de faire le point sur les réalisations et les défis encore à relever.
En 2010, la violence à l’égard des enfants a été parmi les principaux points soulevés par le comité international des droits de l’enfant, lors de l’examen du rapport de la Tunisie. Dés lors, le comité avait vivement encouragé la Tunisie à “accorder la priorité à l’élimination de toutes les formes de violence contre les enfants”.
Il lui a, également, recommandé de “prendre toutes les mesures nécessaires afin de traiter et prévenir la violence et la maltraitance envers les enfants.”
En Tunisie, près de 93% des enfants âgés de 2-14 ans ont été exposés au moins une fois à une forme de violence, selon le dernier rapport de l’UNICEF publié en 2012.