Le président adjoint de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) chargé de la production végétale, Chokri Rezgui, a indiqué, jeudi, à Tunis, que la régression des quantités de céréales collectées en Tunisie, au cours de la saison agricole 2015-2016, à environ 6 millions de quintaux contre plus de 7 millions de quintaux au cours de la dernière saison accentuera les difficultés et la souffrance des agriculteurs.
Et d’ajouter à l’occasion d’un séminaire consacré à l’évaluation de la saison des céréales que 93% des superficies emblavées ont été récoltées dans différentes régions, soulignant la baisse de ces superficies à 750 mille hectares, alors qu’il avait été convenu de planter 1200 hectares.
Il a expliqué cette baisse par les chutes de grêle qui ont détruit des plantations au Kef ainsi que par la sécheresse et le déficit pluviométrique.
Rezgui a attiré l’attention sur la chute des prix du quintal de blé dur à la production, lesquels ont varié entre 60 et 65 dinars au cours de l’actuelle saison contre des prix oscillant entre 65 dinars et 70 dinars le quintal la saison écoulée, les taxant de “décevants pour les agriculteurs”.
Il a fait remarquer que la rareté des ressources hydrauliques menace le secteur de l’agriculture après la baisse des stocks des eaux des barrages, affirmant que cette situation a contribué aussi à la régression des cultures des pastèques et des tomates ainsi que des grands investissements agricoles. Il a ajouté, dans ce contexte, que la rareté des eaux collectées dans le barrage de Siliana ne permettra aux agriculteurs d‘irriguer les arbres fruitiers que pour une période de trois jours chaque 10 jours.
Rezgui a appelé à l’impératif de résoudre les problèmes financiers des agriculteurs et à améliorer les services de la Banque nationale agricole (BNA), soulignant la nécesssité d’annuler la taxe de 0,3% appliquée par la banque lors du recouvrement des dettes des agriculteurs.
De son côté, un membre de l’Union régionale de l’agriculture au Kef Abdelwaheb Aloui a déclaré la saison catastrophique dans la région qui vit une situation de sécheresse depuis quatre ans successifs, soulignant la régression de 50% de la production du blé.
“La quantité du blé collectée a atteint 700 mille quintaux actuellement contre environ un million de quintaux l’année précédente, ce qui dénote de l’ampleur de la crise financière que vivent les agriculteurs au Kef et la nonchalance du gouvernent dans la recherche de solutions urgentes “, a-t-il expliqué
Mtir Ferjani, membre de l’union régionale de l’agriculture et de la pêche, à Hammamet, a indiqué que la production du blé dans la région a baissé de 40% pour atteindre actuellement environ 30 tonnes, avertissant que la fourniture des semences aux agriculteurs sera difficile l’année prochaine.