Les organisations et partis politiques composant le Front national contre le projet de loi sur la réconciliation économique et financière ont affirmé, mercredi, dans une conférence de presse, leur détermination à poursuivre leurs actions en vue d’empêcher le passage de ce projet de loi.
Samir Ben Amor, dirigeant du parti du Congrès pour la République, a indiqué que le projet de loi présenté par la présidence de la République est contraire à la Constitution.
Il considère que ce projet de loi est un moyen pour ” blanchir les corrompus et les hommes d’affaires qui ont pillé les richesses du pays “, estimant qu’il faudrait suivre le processus de la justice transitionnelle qui exige, d’abord, la reddition des comptes avant toute réconciliation.
Il a affirmé que les actions du Front vont s’intensifier dans les prochains jours afin de barrer la route à ce projet de loi à travers lequel ” le président de la République tente de contourner le processus juridique et constitutionnel de la justice transitionnelle “, a-t-il dit.
Pour sa part, Karim Ben Ali, représentant de l’Association “Tunisiens contre la corruption”, a appelé les forces vives attachées au processus constitutionnel de la justice transitionnelle à unifier leurs efforts pour faire front contre le projet de loi de réconciliation économique et financière, ” en usant de tous les moyens pacifiques “.
Il a indiqué que le Front adressera des correspondances aux trois présidences pour leur demander de rejeter, définitivement, ce projet de loi. ” Nous demanderons une audience avec le président de la République pour le convaincre de retirer ce projet de loi “, a-t-il dit.
De son côté, la représentante de l’Observatoire mondial des droits de l’Homme à Tunis, Rim Hamdi, a estimé que seule l’Instance Vérité et Dignité est habilitée à trancher les questions relatives à la justice transitionnelle.
Tous les participants ont été unanimes à souligner la nécessité d’élargir les mouvements de contestation pacifique.
Le Front national contre le projet de loi sur la réconciliation économique et financière est constitué de plusieurs organisations et partis politiques, dont le Courant démocrate, Ettakatol, l’Alliance démocratique, Al-Irada, le Congrès pour la République outre des composantes de la société civile.