La non application des peines de mort prononcées par les tribunaux tunisiens ne signifie pas approbation ou justification du crime ni une contradiction de la part du pouvoir exécutif, a déclaré, jeudi, Kamel Jendoubi, ministre chargé des relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et les droits de l’Homme.
« En fait, il ne s’agit pas de contradiction sur ce point mais d’une situation complexe qui exige un traitement sérieusement pondéré et responsable », a-t-il expliqué à l’agence TAP, en réponse à une question sur la position du gouvernement face aux appels de l’opinion publique à appliquer la peine de mort suite au meurtre, il y a deux jours, d’un enfant de 4 ans à Séjoumi ou de civils et de sécuritaires lors d’attaques terroristes.
Les tribunaux prononcent encore des condamnations à mort dont la dernière en date le 16 mai dernier.
La Cour d’appel de Tunis avait prononcé la peine de mort à l’encontre de trois accusés dans l’assassinat, en janvier 2015, d’un fonctionnaire de police, Mohamed Ali Chaarabi.
Dans la foulée de la mort atroce de l’enfant de 4 ans enlevé puis égorgé à Séjoumi, des voix se sont fait entendre pour demander la levée du « gel » sur l’application de la peine capitale.
Pour Jendoubi, un moratoire sur l’application de la peine de mort « permet de réfléchir ensemble sur une vision humanitaire commune tenant compte, d’une part, des jugements prononcés réhabilitant les citoyens dans leurs droits, et d’autre part, des processus nationaux comme la Constitution, les institutions et les valeurs partagées par tous ; outre les considérations d’appartenance à la communauté internationale ».