Tunisie : Rassemblements ouvriers pour pousser le gouvernement à renoncer au projet de loi relatif à l’augmentation de l’âge de retraite

L’union générale tunisienne du travail (UGTT) a organisé, dimanche, des rassemblements ouvriers devant les sièges des unions régionales du travail de Sfax, Kairouan et Jendouba pour pousser le gouvernement à renoncer au projet de loi relatif à l’augmentation de l’âge de départ à la retraite dans la fonction publique.

Le secrétaire général adjoint chargé de la couverture sociale, de la santé et de la sécurité professionnelle, Abdelkarim Jerad a déclaré à la TAP que ces mouvements de protestation s’inscrivent dans le cadre de l’activation des décisions de la commission administrative nationale tenue les 4 et 5 mai 2016.

Il a ajouté que ces décisions visent à inciter le gouvernement qui, a-t-il dit, a entamé la révision des systèmes de protection sociale, à honorer ses engagements. Le responsable syndical a réaffirmé l’attachement de l’UGTT à retirer ledit projet de loi soumis, actuellement, à l’assemblée des représentants du peuple le qualifiant d’un projet “unilatéral” et à le remplacer par un projet consensuel entre le gouvernement et l’UGTT.

Selon Jerad, le projet consensuel stipule l’augmentation facultative, de deux ou de cinq ans, de l’âge de départ à la retraite selon la volonté de l’assuré social, à condition que la décision de ce dernier soit communiquée deux ans avant l’atteinte de l’âge de retraite, conformément à l’accord antérieur convenu avec l’ancien ministre des affaires sociales, Ahmed Ammar Youmbai.

Il a ajouté que l’actuel ministre des affaires sociales est revenu sur cet accord et présenté, en coordination avec le conseiller du chef du gouvernement chargé des affaires sociales, une proposition orale à la commission spécialisée au sein du parlement, qui prévoit l’augmentation obligatoire de l’âge de départ à la retraite et la modification du calcul de la pension de retraite qui entraîne une baisse du montant perçu par les retraités.

Selon Jerad l’attitude du gouvernement porte atteinte à la continuité de l’Etat et à la crédibilité du dialogue social en Tunisie.