Le Salon du livre et de la presse de Genève souhaite poursuivre l’échange avec la Tunisie, à travers une prochaine collaboration littéraire entre auteurs Suisses et Tunisiens, a déclaré Isabelle Falconier, Présidente du Salon dans un entretien accordé à l’agence TAP, en marge des travaux de la 30ème édition de ce salon, organisé du 27 avril au 1er mai 2016 à Palexpo en Suisse.
A la tête du salon, depuis cinq ans, elle a relevé dans ce sens qu’il est désormais temps de commencer à travailler sur la prochaine participation à ce salon par différents moyens possibles, afin d’instaurer des collaborations futures plus fructueuses avec la Tunisie dans le secteur littéraire.
Réfléchir sur les moyens d’instaurer de prochaines collaborations littéraires avec la Tunisie
Pour une éventuelle prochaine collaboration, Falconier a relevé qu’une proposition a été faite à la ministre de la Culture tunisienne Sonia M’barek pour que l’année prochaine soit créé un tandem entre auteurs suisses et tunisiens. Toutefois, Falconier précise qu”à ce stade, ce n’est qu’une intention car il demeure nécessaire de trouver le modèle” adéquat pour cette prochaine collaboration.
D’ailleurs, depuis quelques années, l’équipe du salon du livre de Genève entretient des échanges entre auteurs francophones en invitant des auteurs de langue française (Québec, Maroc) qui vont à Genève à la rencontre des auteurs locaux.
Elle a, dans ce contexte, cité l’exemple du Maroc hôte de l’édition 2012 qui, à l’issue du salon, avait eu droit à trois tandems, à travers les échanges de visites entre auteurs dans le cadre de salons et librairies.
La présence des médias est aussi un autre maillon du salon du livre et de la presse de Genève.
Une présence, a-t-elle mentionné, qui se fait dans le cadre d’une collaboration flexible introduite depuis quelques années au salon, dès lors que les médias n’ont souvent pas les moyens d’avoir un espace propre à eux.
Cette coordination se fait au niveau de l’équipe de programmation culturelle qui choisit les auteurs et procède aux démarches nécessaires en s’adressant directement aux auteurs ou aux maisons d’édition en coordination avec la direction du salon qui se charge elle du volet financier.
Revenant sur le choix du pays hôte pour chaque édition, elle a fait savoir que le choix porte toujours sur des pays que “nous souhaitons accueillir dans le cadre de notre stratégie, celle de pouvoir proposer la culture en général et la production littéraire du pays Hôte, au large public du salon du livre de Genève”.
Tout en affichant sa satisfaction d’avoir eu la Tunisie présente cette année, Falconier a tenu à rappeler que le changement à trois reprises successives au niveau des ministres de la Culture en Tunisie depuis le début des démarches, a entraîné, en partie, un certain disfonctionnement et un retard de la participation tunisienne ajournée d’une année à l’autre.
Cela dit, il demeure toujours important et nécessaire que le monde intellectuel tunisien puisse venir témoigner en direct à l’autre rive de la Méditerranée et au public du salon du livre de Genève “de l’état des lieux de la scène culturelle, littéraire en Tunisie d’aujourd’hui”.
Après la Tunisie en 2016, le Québec invité d’honneur en 2017
C’est pourquoi elle estime que la présence de la Tunisie cette année au salon revêt “plutôt une dimension de témoignage extraordinaire devant le monde francophone”. Et c’est d’autant plus intéressant -dans des situations d’évolution, de changement politique, de réorganisation dans le pays-, d’avoir le regard des artistes, des écrivains.
“Nous choisissons le pays” souligne la présidente du salon dont la fonction est de superviser la programmation culturelle, alors que le côté organisationnel et financier est à la charge de la direction du salon.
Le salon du livre peut aussi proposer -si un pays n’a pas les moyens de créer une librairie,- de mettre à sa disposition des libraires spécialisés qui font venir les livres. Parce que “dans certains cas, c’est compliqué d’importer des livres qui ne sont pas diffusés en Suisse”, explique-t-elle.
Isabelle Falconier qui est également critique littéraire et chroniqueuse connue au magazine “L’Hebdo”, parle d’une évolution du salon dont elle est présidente depuis déjà cinq ans, qui se veut un véritable “espace de libre expression et de libre commerce, ouvert à toutes les propositions pour animer les scènes de débat”.
La Tunisie, aux yeux de la Suisse qui compte une grande communauté tunisienne installée depuis plus de trente ans, “est en train de vivre des changements politico-socio-culturels importants, et il demeure à cet égard intéressant de la découvrir et la faire connaitre autrement”, mentionne Falconier.
C’est pourquoi d’ailleurs le choix a été fait en cette année 2016 sur la Tunisie, faisant savoir que l’édition 2017 du Salon mettra à l’honneur le Québec (Canada).