A côté de l’univers livresque multicolore, les Arts, symbole de pluralité et diversité dans la création tunisienne, affichent une présence distinguée dans le pavillon de la Tunisie, invitée d’honneur au 30ème Salon du livre et de la presse de Genève dont l’édition anniversaire se termine aujourd’hui 1er mai 2016.
Dans ce salon qui met à l’honneur depuis 30 années, tout le maillon du livre et la chaîne de la presse, Sana Tamzini, Commissaire d’exposition chargée du pavillon tunisien et de la programmation artistique, a souligné que pour ce 30ème rendez-vous genevois, une kyrielle de productions littéraires mise en avant et un intérêt singulier a été porté au grand jour dans Palexpo.
Toutes les expressions artistiques de Tunisie: cinéma, arts plastiques, calligraphies et photographies étaient présentes afin de donner au visiteur de toute horizon l’occasion de découvrir de visu la culture tunisienne dans sa pluralité, diversité et richesse.
Un pavillon conçu à partir de fragments design
Aux arènes de l’exposition “Résistance, traces d’une Révolution”, Sana explique le choix de cette thématique: il s’agit de revaloriser cette singularité qui caractérise les artistes Tunisiens dont chacun garde en lui une certaine révélation et y pose son propre regard, laissant le libre choix aux interprétations.
Parlant de “la conception du pavillon basée sur cette neutralité à travers la couleur blanche qui domine l’espace sur 650m2”, Sana Tamzini a tenu à préciser que ce recours à “plusieurs fragments d’ordre spatial”, est fait de manière à ce que le regard se pose d’une façon fluide et parallèle sur le livre et sur un espace d’exposition où “l’art visuel se traduit dans des ateliers, des projections et des accrochages d’oeuvres.” Le plus important était donc de travailler sur la neutralité de l’espace où l’image domine aux côtés du livre, physiquement présent, afin de mettre le cap sur leur vision et leur identité plurielles.
La conception faîte en collaboration avec Fares Dhifi, s’articule notamment au niveau du choix des couleurs, de la disposition des éléments, du parcours dans l’espace afin de permettre au visiteur de circuler facilement dans un lieu harmonieux et fluide en même temps. Universitaire-artiste et rattachée à la direction artistique au ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine, Sana Tamzini explique qu’il s’agit de “la première expérience au niveau du ministère de la Culture”, tenant à signaler que “la Tunisie n’a jamais eu autant d’espace pour un aménagement de cette superficie”.
Céramique, graphisme, calligraphie et caricature livrent leurs secrets
Une fois au pavillon, le visiteur fait immersion dans les ateliers affichant une programmation éclatée sur plusieurs noyaux d’espaces. En parallèle des conférences à vocation scientifique et des panels de discussions….
Un atelier de céramique a été animé durant les deux premiers jours (27-28 avril) du Salon par Imen Chatouene à raison de trois séances par jour. Artiste de son époque, elle travaille sur le dessin des monstres en modelant l’argile, soutenue par son expérience dans le travail avec les enfants et les adolescents.
Le vendredi 29 avril, prend place le caricaturiste Majed Zalila, Premier prix du salon annuel d’arts plastiques 2015, pour son oeuvre “Livraison à domicile”, un tableau qui représente des personnages sortis de son imaginaire.
Venant spécialement de Paris où il réside actuellement à la cité des Arts, Maged qui travaille essentiellement sur la vie quotidienne, revêt une grande importance au niveau de son œuvre : appuyer pourquoi pas, à travers cet art satirique, la plume d’un journaliste.
En effet, la caricature demeure une forme d’expression très en vogue dans la presse moderne, en rappelant toujours ce regard critique sur ce qui nous entoure. D’ailleurs, depuis la révolution, la caricature en Tunisie est devenue une pratique fondamentale dans le travail des artistes et des médias.
Tunisie plurielle autour du Monde de Paulo Coelho
L’atelier du samedi 30 avril, a été animé par Azza Rajhi, designer-graphique et chercheuse qui travaille sur l’editing (comment concevoir graphiquement un livre et le partager avec les autres).
Elle a été choisie pour sa grande expérience avec les enfants en les initiant à la façon de construire et de relier une histoire graphiquement. Enfin dimanche 1er mai, un atelier de calligraphie est prévu avec Yasser Jarraya qui est un artiste multiple, puisqu’il est chanteur, animateur et graphiste.
Une exposition virtuelle en boucle sur les traces d’une révolution est également animée sur le pavillon tunisien par Awatef Khadraoui, une jeune critique d’art.
Sans oublier la présence remarquable du calligraphe et plasticien tunisien Nja Mahdaoui qui a fait la réputation de la Tunisie en matière de calligraphie.
Accueillant des milliers de visiteurs, depuis son démarrage le 27 avril 2016, le Palexpo Genève, qui ferme en ce dimanche 1er mai ses portes, a donné certes une meilleure visibilité à son invité d’honneur, la Tunisie plurielle et à tous ses auteurs et artistes dont plusieurs n’ont pu avoir le privilège de suivre en ce dimanche le Brésilien le plus célèbre de Genève, de plus près, autour de son exposition “Le monde de Paulo Coelho”.
Icône planétaire, auteur vivant le plus lu au monde, acteur majeur des réseaux sociaux, l’auteur de “L’Alchimiste” et du “Pèlerin de Compostelle” a été hippie, journaliste, star du rock, acteur et producteur de télévision avant d’entamer sa carrière de conteur universel à l’âge de 40 ans.
Totalement inédite, émouvante et insolite, destinée aux fans autant qu’aux néophytes, l’exposition “Le monde de Paulo Coelho” plonge dans ses archives, ses manuscrits, ses objets et ses documents personnels mis en scène dans un cabinet de curiosité contemporain interactif et ludique qui raconte comment Coelho s’est formé sa propre légende personnelle.