Le lancement de la 3e et dernière phase du projet “Tous ensemble pour l’application du processus de la justice transitionnelle en Tunisie” a été annoncé, samedi, lors d’une rencontre organisée à Sfax en présence de plusieurs victimes du despotisme et de l’injustice sous l’ancien régime et de représentants de la société civile.
Ce projet a démarré depuis une année à l’initiative du réseau tunisien de la justice transitionnelle en partenariat avec l’association Femme Libre à Sfax et avec l’appui du programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Un grand nombre de victimes de l’ancien régime ont fait part de leur mécontentement du rendement de l’instance vérité et dignité (IVD) qui, estiment-ils, n’a rien fait pour réparer l’injustice qu’ils ont subie.
La coordinatrice régionale de la justice transitionnelle, Habiba Oudhini a déclaré à la TAP que le projet “Tous ensemble pour l’application du processus de la justice transitionnelle” qui a démarré en mars 2015, vise à sensibiliser 50 mille citoyens tunisien dans 6 gouvernorats (Sfax, Nabeul, Kasserine, Le Kef, Monastir et Sousse) à la nécessité de mettre en oeuvre le processus de la justice transitionnelle en Tunisie à travers l’adhésion des victimes de la dictature à cette initiative et la pression sur les instances officielles en Tunisie et à l’étranger pour réaliser la justice transitionnelle.
De son côté, le président du réseau tunisien de la justice transitionnelle, Mohamed Kamel Gharbi a appelé à faire du processus de la justice transitionnelle un processus sociétal favorisant la réparation des injustices, une étape nécessaire à l’instauration d’un processus démocratique sur des bases solides.
Il a appelé à ne pas inverser le processus et les étapes de la justice transitionnelle à travers l’adoption d’une politique réconciliatrice, affirmant la nécessité de dévoiler la vérité sur les violations commises par le passé et d’engager de véritables réformes au niveau des moyens d’information et des institutions sécuritaires, militaires, judiciaires et administratives afin de rompre définitivement avec les pratiques antidémocratiques et pouvoir amorcer la réconciliation.
Le président du réseau tunisien de la justice transitionnelle a fait savoir que les bureaux de la justice transitionnelles n’ont reçu que 29 mille dossiers, estimant que ce chiffre ne reflète pas la réalité des violations commises pendant 58 années.
Il a indiqué que l’IVD n’a pas assisté à cette réunion malgré l’invitation qui lui a été adressée, estimant que son absence intervient en réaction à la pression exercée à son encontre par le réseau tunisien de la justice transitionnelle pour l’inciter à accélérer le traitement des dossiers. Il a, à cet égard, fait savoir que l’instance n’a examiné que trois mille dossiers sur un total de 29 mille déposés.
Certains intervenants ont dénoncé les informations “erronées”, véhiculées par certains médias au sujet du dédommagement des victimes. Ils ont, également, fait part de leur crainte de voir rétablir les anciennes pratiques répressives comme le laissent présager, ont-ils dit, les fausses promesses des hommes politiques.