Chute de la mosaïque au Musée du Bardo : Réactions mitigées

La chute hier, à cause des rafales de vents, de la fresque en mosaïque placée dans le jardin du Musée du Bardo (en hommage aux 22 victimes du 18 mars 2015), et qui a endommagé quelques parties de cette oeuvre artistique, ne cesse de susciter des réactions mitigées.

La chute de la mosaïque, installée le 17 mars 2016, la veille de la commémoration de la première année de l’attentat du Musée du Bardo, par l’association ” koullouna Bardo” a suscité une grande polémique relayée par les médias et les sites électroniques. Tombée par terre, la mosaïque n’a pas été redressée, a constaté une journaliste de l’agence TAP.

Dans une réponse “officielle”, Taher Ghalia, directeur de la division du développement muséographique à l’Institut National du Patrimoine a livré les précisions suivantes: “La mosaïque commémorative exposée dans les abords du musée du Bardo, est sous la responsabilité de l’association “Koullouna Bardo” et toute intervention doit être faite par les artisans mosaïstes qui ont procédé à sa réalisation”.

Il a, dans ce sens, tenu à rappeler que l’association qui a procédé à sa mise en place a été bien informée que l’installation de cette oeuvre s’inscrit dans le cadre d’une “exposition temporaire dans le jardin du musée”. D’une façon temporaire, dès lors que “cet espace accolé au musée fait l’objet de la part de l’INP d’un projet avancé de parc lapidaire où seront exposées des oeuvres du Musée du Bardo susceptibles d’être placées à l’air libre”.

Au musée du Bardo, une source ayant préféré garder l’anonymat, a estimé que cette oeuvre ne relève en aucun cas des prérogatives du musée ni au niveau de la maintenance ni de sa protection tenant à signaler que “la direction du musée n’est responsable que des collections à l’intérieur de cet espace”.

Cela dit, cette position a provoqué un tollé auprès des membres de l’association, qui se sont indignés de cette “attitude passive”, un “laisser-aller” qui serait à l’origine de la grogne montante des initiateurs du projet qui ont remis au goût du jour une ancienne polémique ayant accompagné la réalisation de cette oeuvre.

Ridha Hfaiedh, directeur de “Dar El Jem”, a exprimé toute disposition à récupérer la fresque “indésirable” pour lui réserver une place de choix là où elle est née, à El Jem.

Cela dit, la question qui se pose : Les maîtres-mosaïstes de l’Antiquité dont les oeuvres résistent encore aux aléas du temps depuis plus de trois mille ans, étaient-ils des spécialistes formés, des artisans-avertis, des créateurs passionnés…?