Tunisie – Police – Syndicats : L’UNSFST et le SCAGUI se désolidarisent du SNFSI

kasbah-protestationL’Union des syndicats des forces de sureté tunisienne que préside Sahbi Jouini, et le Syndicat des cadres de l’administration générale des unités d’intervention (SCAGUI) que préside Mehdi Bechaouch, se désolidarisent du Syndicat national des forces de sécurité intérieure (SNFSI) qui vient d’organiser, à La Kasbah, une manifestation violente qualifiée par tous les observateurs d’«acte de rébellion».

Interpellé, dans la soirée du vendredi 26 février sur la chaîne Nessma Tv, sur cette manifestation à laquelle ont pris part près de 2000 policiers, Sahbi Jouini a minimisé la portée en ce sens où la police compte plus de «100.000 sécuritaires qui ont eu à assurer, ce jour-là, la sécurité à travers tout le pays (stades, frontières…)».

Il a parlé, également, de manipulation et de complot contre le syndicalisme policier par «de hauts cadres de la police et de contre-révolutionnaires qui n’évoluent que dans le désordre et le chaos, l’ultime objectif étant pour lui de ternir, d’abord, l’image des syndicats de police, de mobiliser l’opinion publique contre eux, ensuite, et éventuellement de les interdire, enfin».

Il a demandé au ministère de l’Intérieur de faire toute la lumière sur les commanditaires de cette manifestation, sur ceux qui l’ont financée et lui ont offert la logistique nécessaire (bus, et autorisations administratives pour être en congé ou pour quitter le travail).

Il a dénoncé cette manifestation et présenté officiellement des excuses au chef du gouvernement, Habib Essid, à l’encontre duquel les manifestants ont lancé le fameux «Dégage» tout autant que le directeur de la sûreté nationale qui ne serait pas du goût de hauts cadres de la police.

Pour sa part, Mehdi Bechaouch, porte-parole du Syndicat des cadres de l’administration générale des unités d’intervention, a dénoncé le même jour sur les ondes de radio Mosaïque la pénétration par les manifestants dans les locaux du palais du gouvernement. Il a estimé que les manifestants, qui étaient censés représenter l’ordre, se sont entêtés et n’ont pas cherché à trouver une solution.

Il a ajouté que cette manifestation n’avait pas de raison d’avoir lieu d’autant plus que l’accord obtenu avec le gouvernement sur les majorations évolutives des salaires était honorable (230 DT en 2016 et 390 DT en 2019).

Au regard de la crise socio-économique et sécuritaire qui prévaut dans le pays, c’est un bon accord.

ABS