Le crime organisé existe en Tunisie mais demeure relativement restreint, a déclaré vendredi, le ministre de la Justice, Omar Mansour.
« Profitant des changements géopolitiques dans le monde arabe, de la fragilité de la situation et de la faiblesse des institutions tunisiennes au lendemain du déclenchement de la Révolution, le crime organisé a proliféré », a-t-il ajouté lors d’une journée d’étude sur “les techniques de recherche dans les crimes financiers, le blanchiment d’argent comme étude de cas”.
Le ministre a cité les crimes financiers, notamment le blanchiment d’argent, le trafic de drogue, la cyberciminalité, la traite des personnes, le trafic de migrants et le terrorisme.
Transition démocratique oblige, la Tunisie n’est plus aujourd’hui à l’abri du crime organisé, a-t-il dit, relevant, toutefois, que la situation demeure toujours sous contrôle à la faveur de la mobilisation de moyens conséquents.
Pour mener à bien une politique intelligente et répressive du crime organisé, le ministre a appelé à resserrer les rangs autour d’un projet national prometteur visant l’édification et le parachèvement au plus vite du processus de transition.
Plusieurs mesures ont été prises et un cadre législatif adéquat a été mis en place pour contrer le crime organisé, a rappelé le ministre, citant la loi n°26 de l’année 2015 relative à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent outre la création du Pôle judiciaire et financier de Tunis et le pôle judiciaire de lutte antiterroriste qui devra couvrir tout le pays.
De son côté, le représentant de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Thierry Rostan, a souligné que la criminalité et la violence risquent de compromettre le processus de développement social et économique.
Il a appelé à lutter par tous les moyens contre la propagation de ce phénomène qui est devenu un fléau dans le monde.
Le responsable onusien s’est, à cette occasion, félicité de la ratification par la Tunisie de plusieurs conventions internationales relatives à la lutte contre le crime organisé et le blanchiment d’argent.
Il a souligné la disposition de l’organisation d’appuyer les efforts de la Tunisie dans le domaine de la formation.
Quelque 17 magistrats spécialisés dans le domaine du crime organisé et du blanchiment d’argent ont, d’ores et déjà, bénéficié d’un cycle de formation financé par l’Office, a-t-il dit.
La rencontre est organisée par l’Institut supérieur de la magistrature avec le concours de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime.