«La Tunisie est appelée à créer une commission qui se chargera d’étudier les secteurs et les projets dans lesquels les hommes d’affaires saoudiens peuvent investir», a souligné le président du conseil des chambres de commerce saoudiennes, Abderrahmane Ben Abdallah Ezzamel, en s’adressant au président de la République, Béji Caïd Essebsi, lors de sa visite officielle les 22 et 23 décembre 2015, en Arabie Saoudite.
De fait, la concrétisation de cette demande dans les plus brefs délais, reste un facteur primordial dans l’impulsion de la coopération économique, particulièrement entre le secteur privé du royaume et ceux public et privé en Tunisie.
Ezzamel a affirmé la volonté des hommes d’affaires saoudiens d’investir en Tunisie, avancant que cette dernière aura “une part importante dans les plans d’investissement futurs du royaume”.
D’après lui, “l’Arabie Saoudite dispose d’un potentiel d’investissement considérable qui peut atteindre près de 300 milliards de dollars devant intéresser un grand nombre de pays dont la Tunisie”.
Abondant dans ce sens, le président du conseil des affaires tuniso-saoudien, Slimane Ben Brahim Eliiri, a assuré que les hommes d’affaires du royaume, ont la volonté d’investir en Tunisie dans plusieurs secteurs à l’instar du tourisme thermal, l’agriculture et l’industrie.
Eliiri a proposé, à ce propos, de créer une entreprise mixte tuniso-saoudienne spécialisée dans le domaine de la pétrochimie pour transformer les matières brutes et les exporter vers l’Union Européenne. Cette entreprise devant profiter de la position géographique de la Tunisie et de sa proximité de son partenaire européen.
Nonobstant leur volonté d’investir en Tunisie, les hommes d’affaires saoudiens ont demandé “la réduction des taux d’intérêt bancaires et la diminution des tarifs douaniers” et souligné la difficulté de l’enregistrement des biens fonciers dans le pays.
L’Arabie Saoudite est le troisième investisseur arabe en Tunisie, avec près de 38 entreprises dont l’investissement global s’élève à 1 697 Millions de Dinars (MD), générant près de 10 319 postes d’emploi directs. Il s’agit d’un partenaire stratégique pour le pays, surtout après l’adoption par l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) de la loi sur le Partenariat Public-Privé.
En attendant l’adoption du code de l’investissement, la partie tunisienne est appelée à multiplier les visites en Arabie Saoudite, en constituant une délégation spécialisée dans l’identification des investissements à même de booster la croissance économique du pays, tout en donnant la priorité aux régions intérieures.
Ces dernières années, les échanges commerciaux entre la Tunisie et l’Arabie Saoudite ont évolué, avec l’accroissement des exportations nationales vers le royaume de 12,4 MD, en 2010 à 64,1 MD en 2014. Jusqu’au mois de septembre 2015, elles se sont élevées à 37,4 MD.
Les importations tunisiennes ont, également, cru de 93,5 MD, en 2010, à 521,9 MD, en 2014. Elles se sont situées à 650,1 MD, jusqu’au mois de septembre 2015.
A relever également, qu’un groupe d’hommes d’affaires tunisiens et saoudiens ont crée, récemment, un Fonds d’investissement doté d’un capital important, avec lequel ils ont crée une compagnie mixte de transport maritime.
La Tunisie a signé, lors de la visite de Béji Caïd Essebsi en Arabie Saoudite, les 22 et 23 décembre 2015, des accords dans les domaines de la coopération sécuritaire, militaire et le transport des marchandises et des personnes entre ces deux pays outre un crédit d’une valeur de 659 MD.
Cet emprunt est réparti en deux accords de crédits. Le premier a été conclu avec le Fonds saoudien pour le développement d’une valeur de 259 MD et le deuxième avec la Banque Islamique de Développement (BID) pour un montant de 400 MD. Il servira au financement d’un projet de station de production de l’électricité à El Mornaguia dont le coût de réalisation s’élève 745 MD (86 MD seront financés sur le budget de l’Etat tunisien pour 2016).
Cette station permettra, selon le ministre des Finances, Slim Chaker, de développer la production nationale de l’électricité pour faire face à l’accroissement de la demande au cours de la période estivale qui enregistre un pic de la consommation.