Tunis : La police municipale à «l’assaut» du Centre urbain nord

zoneurbainnord-TunisPartout dans le monde, le rôle des municipalités est agir sur le terrain pour améliorer le cadre de vie des citoyens et assurer au mieux un environnement sain et salubre. En Tunisie alors que nous nous plaignions depuis presque une décennie des carences de l’exercice municipal, nous avons été confrontés depuis 5 ans à une démission totale des municipalités, ceux qui président à leurs destinées et même les agents d’exécution lesquels ont été trimbalés au grès des caprices des ministres surtout lors du passage d’Ali Larayedh d’autorité de tutelle à une autre.

Aujourd’hui, les choses commencent à bouger mais beaucoup plus grâce à la volonté de certains agents consciencieux que par celle des responsables sis au ministère de l’intérieur et qui s’occupent très mal ou peu de tout ce qui se rapporte aux préoccupations des citoyens au quotidien. Ceci s’ils ne sont pas en mission, et généralement en dehors des frontières nationales, pour apprendre un savoir-faire qu’ils sont incapables de mettre en œuvre dans leur pays par indifférence, manfoutisme ou encore parce qu’ils sont sûrs de ne pas être contrôlés ou évalués en tant que hors responsables des autorités locales.

Trop de laisser aller, absence de l’Etat et du sens même de la responsabilité et de l’essence de la citoyenneté ont fait que le Centre urbain Nord soit devenu au cours des dernières années le centre de tous les malheurs.

60 infractions y ont été relevées il y a quelques jours par la police municipale allant de l’occupation des trottoirs à celle des passages routiers et passant par des manquements au niveau de l’hygiène.

Au centre urbain Nord, lieu des sièges de grands groupes privés et d’établissements publics, les passages routiers destinés à faciliter la circulation dans la zone ont été reconvertis par la volonté des conducteurs incivils en un grand parking. Au centre urbain Nord, les stationnements interdits sont légion.

Au centre urbain Nord, les restaurateurs de la place déposent les déchets et les restes sur les bas-côtés des trottoirs ou au bord des routes. Les déchets de bâtiments, couvrent quant à eux de grandes surfaces obligeant très fréquemment les piétons à marcher au milieu de la route si les grues n’occupent pas elles-mêmes ces routes. Les déchets de chantiers du bâtiment et ne sont pas relevés par les responsables des chantiers, ils ne se gênent pas pour les abandonner partout : ce n’est pas leur problèmes.

Au centre urbain Nord, les marchands ambulants et les sandwicheries de fortunes occupent les lieux sans autorisation préalable ou contrôle d’hygiène. Les marchands de légumes et de fruits y ont également trouvé refuge et très fréquemment vous pouvez en trouver sur la grande avenue menant à l’INSAT.

Le maire de Tunis dort quant à lui dans un sommeil de la profondeur de celle de «Ahl il Kahf», ne saisissant pas la dimension des horreurs environnementaux dans sa zone d’action. Si ce n’est que la police municipale, gérée aujourd’hui par une direction autonome, prend l’initiative de faire le ménage, en l’informant au passage.

Aujourd’hui les équipes de la police municipale ont envahi la zone pour y faire le ménage.
Espérons que les « honnêtes » citoyens de la zone se soumettront à la loi et surtout rêvons un jour de voir notre cher maire faire le tour du « propriétaire » pour voir de près ce qui est perpétré sur ses « terres » et surtout que les prises d’assaut de la police municipale soient généralisées à tout le territoire. Pour ce, les autorités de tutelle doivent les doter des moyens adéquats, car lutter contre l’anarchie qui règne dans nos villes depuis cinq ans, c’est aussi une forme de lutte contre le terrorisme.

A.B.A