SIAMAP 2015 : La femme agricultrice face au problème de la commercialisation

La commercialisation demeure le dispositif tant recherché par les femmes participantes à la 12ème édition du Salon International de l’Agriculture, du Machinisme Agricole et de la Pêche (SIAMAP 2015), bien qu’elles aient acquis l’expérience et l’expertise nécessaires.

Derrière une table pleine de pâtisseries tunisiennes : «Kaak Warka» et « Baklawa », Najwa se tient debout au pavillon des femmes agricultrices, souriant aux visiteurs du Salon, mais avec des yeux tristes, attendant l’occasion de vendre son premier lot de pâtisserie pour ce jour, étant donné qu’elle n’a rien vendu jusqu’à ce moment.

A l’instar de plusieurs femmes exposantes au SIAMAP 2015, Najwa Tebbini, 54 ans (gouvernorat de Zaghouan) ambitionne de faire connaître les activités qu’elle entreprend dans le cadre de son projet, à l’instar de la fabrication du «Kaak Warka » et de la distillation de l’eau de l’églantine, de l’oranger, du géranium…

Accompagnée de ses trois filles et de six femmes de la région, elle a fait de sa maison, depuis 2002, un atelier pour la fabrication des pâtisseries traditionnelles.

Najwa s’est plainte des difficultés de la commercialisation de ses produits, notamment en dehors de sa région. Ainsi, elle se contente de vendre sa production à ses amis et voisins.Elle a évoqué, aussi, la stagnation de l’activité économique et la hausse des prix, ce qui pousse les clients à renoncer à l’achat des pâtisseries, sauf en cas de célébration de fêtes, c’est à dire durant la saison estivale.

D’après elle, ceci est du, essentiellement, à la hausse des prix des produits, en raison de l’accroissement des prix des fruits secs (noisettes à 44 dinars/kg, amandes à 30 dinars/kg).

Aroussia Romdhani, agricultrice, 52 ans, est venue, de son côté de la localité de Kesra (gouvernorat de Siliana), accompagnée d’un ensemble de femmes, en vue de faire connaître leur projet qui consiste en la fabrication de confiture de figue, dans le cadre de l’initiative «Groupement des Femmes de Kesra pour la valorisation des figues».

Evoquant les vertus de la figue, connue dans la région de Kessra, ces femmes ont fait savoir que ce fruit est composé à hauteur de 34,7% de sucre naturel, ce qui rend son goût «exceptionnel».

Ce projet, qui regroupe 17 femmes agricultrices, a été lancé grâce à un appui de l’Organisation Internationale du Travail, en collaboration avec l’Union Européenne, dans le cadre du programme d’appui aux zones défavorisées. Ce programme a fait bénéficier ces femmes d’une série de cycles de formation, outre l’octroi des équipements d’une valeur de 45 mille dinars.

Aroussia a exprimé son désir de développer ce projet, à travers la création de filiales dans les grands gouvernorats du pays, ce qui lui permettra de commercialiser sa production sur une large échelle.

Rim Boubaker, 29 ans, de Bir Mcharga (gouvernorat de Zaghouan), est pour sa part, active dans la filière de l’apiculture.

Diplômée de l’enseignement supérieur (spécialité économie), elle a choisi, au départ, de se spécialiser dans le domaine de l’élevage des vaches, à travers le lancement de son propre projet (grâce à un crédit octroyé par l’association Enda), avant de s’orienter, depuis deux ans, vers la filière de l’apiculture.