“Les régions frontalières entre les contraintes du commerce parallèle et les besoins de développement” est le thème d’un séminaire ouvert hier à Kasserine, en présence d’un grand nombre de citoyens et de représentants de la société civile.
Organisée dans le cadre du programme de l’Organisation International Alert, la rencontre a évoqué les causes de l’économie parallèle et son impact sur la population du gouvernorat de Kasserine.
Dans le cadre des ateliers de travail, les participants ont souligné que la contrebande “est un mal nécessaire” dès lors qu’il constitue, de leurs avis, l’unique activité susceptible d’offrir une source de revenu aux habitants dans les zones frontalières à la lumière de l’absence d’autres alternatives réelles de développement.
Le colloque a été ainsi une occasion pour discuter des solutions possibles qui puissent être mises en oeuvre concrètement dans la région afin de contrecarrer la contrebande. Ils ont, à cet effet, proposé d’instaurer un commerce légal organisé et bien structuré en y intégrant les acteurs impliqués.
Passant en revue les causes de ce phénomène, ils ont relevé que les facteurs sont essentiellement d’ordre social et économique avant d’être sécuritaire estimant que le renforcement des mesures sécuritaires au niveau des frontières devrait être précédé tout d’abord par des efforts en vue de garantir des postes d’emploi et des sources de revenus aux parties concernées.
Il faudrait, selon eux, réfléchir à créer une zone de libre échange et des projets qui cadrent parfaitement avec les spécificités agricoles de la région.
Les travaux du séminaire se penchent durant deux jours sur les stratégies et approches à adopter pour faire face aux défis sécuritaires de l’économie parallèle afin de pouvoir réaliser l’équilibre entre les exigences du développement économique et les défis sécuritaires.
Basée à Londres, l’Organisation International Alert est une organisation internationale active depuis environ 30 années dans 25 pays. Elle oeuvre notamment à créer des espaces de dialogue pour résoudre les conflits et à soutenir les associations civiles et locales pour faire face aux conflits qui ont un impact négatif sur les changements démocratiques. Le bureau de Tunis a été créé en 212 et opère dans les gouvernorats de Sidi Bouzid, Medenine, Tataouine et Kasserine.