Les membres du bureau politique du Parti des Patriotes Démocrates Unifié (PPDU) ont appelé mercredi à l’ouverture de négociations sérieuses avec les différentes organisations, composantes de la société civile et partis politiques pour lancer une nouvelle initiative concernant le projet de loi sur la réconciliation économique et financière.
Lors d’une conférence organisée à Tunis sur le thème « Projet de loi sur la réconciliation économique et financière : problématique et incidences », les intervenants ont souligné la nécessité de retirer ce projet de loi, faisant remarquer qu’ils ne sont pas contre le principe de la réconciliation de façon générale mais qu’ils refusent le projet de loi proposé.
Dans ce contexte, Zied Lakhdhar, secrétaire général du PPDU a souligné l’importance d’aboutir à un consensus autour de la nouvelle initiative, indiquant qu’elle doit respecter la Constitution et le processus de justice transitionnelle.
Le but est, selon lui, que la nouvelle initiative soit rapidement approuvée par l’Assemblée des représentants du peuple.
Il a estimé que le projet de loi actuel sur la réconciliation économique et financière n’a pas respecté la Constitution de la Tunisie post-révolution et n’a pas tenu compte de la nouvelle conjoncture du pays, signalant que ce projet vise à dissimuler les vérités et à blanchir la corruption.
De son côté, Mehrez Manaï, membre du bureau politique du PPDU a indiqué que la réconciliation est une revendication du peuple tunisien qui aspire à la réalisation de la justice et à l’éradication de la corruption loin de tout esprit de revanche, appelant à la nécessité de consacrer cette réconciliation dans le cadre du processus de justice transitionnelle.
Intervenant à cette occasion, le magistrat Ahmed Souab a souligné que la réconciliation économique doit se faire conformément à la nouvelle Constitution et après concertation avec toutes les parties dans le cadre d’espaces publics.
Il a proposé l’introduction d’amendements à la composition de la commission de réconciliation dans le domaine des affaires et à élaborer un autre projet de loi spécifique aux fonctionnaires publics qui sera discuté avant de le soumettre à l’ARP pour examen.
Selon lui, le projet de réconciliation économique et financière n’a pas été appuyé par les composantes de la société civile et les partis politiques à l’exception de ceux qui l’ont élaboré, estimant que « la Tunisie post- révolution ne sera pas gouvernée selon la méthode bourguibiste ou novembriste ».