Des dirigeants de partis opposés à la loi de réconciliation économique et financière considèrent que ce projet de loi est « anticonstitutionnel » et « porte atteinte au processus de justice transitionnelle ».
Ils appellent à la constitution d’ « une force d’opposition politique et démocratique » pour faire pression sur les décideurs en vue de retirer, immédiatement, ce projet de loi.
Ces dirigeants s’exprimaient au cours d’un rencontre organisée, dimanche, à Sfax, par la coordination régionale des partis de l’opposition.
Il s’agit des partis d’Ettakatol, du Courant démocrate, de l’Alliance démocratique et d’Al-Joumhouri. Le secrétaire général d’Ettakatol, Mustapha Ben Jaafar, a estimé que ce projet de loi n’a pas, réellement, pour objectif d’instaurer une réconciliation nationale, mais d’ancrer la corruption et d’absoudre les hommes d’affaires corrompus.
Selon lui, parler d’introduire des changements au texte de ce projet de loi est un leurre qu’il ne faut surtout pas croire. Ben Jaafar a appelé à la constitution d’ « une force d’opposition politique et démocratique » pour faire front contre ce projet de loi.
Pour le secrétaire général du Courant démocrate, Mohamed Abbou, le projet de loi de réconciliation économique constitue une violation de la Constitution. Tout homme de loi, a-t-il noté, qui admet que ce projet est en conformité avec la Constitution est dénué de toute « éthique professionnelle ».
De son côté, le secrétaire général de l’Alliance démocratique, Mohamed Hamdi, a estimé que le projet de loi sur la réconciliation économique est immoral, inconstitutionnel et inopportun politiquement. Le but en est, selon lui, de « blanchir la corruption ».
Le secrétaire général du mouvement Echâab, Zouheir Maghzaoui, a considéré que la mobilisation pour le retrait de ce projet de loi sur la réconciliation économique et financière est une priorité nationale.
Pour sa part, la secrétaire générale d’Al-Joumhouri, Maya Jribi, a souligné que ce projet de loi, tel que conçu par le pouvoir en place, est une « pure supercherie » en contradiction avec la Constitution.
Ce projet de loi n’a pas pour objectif la réalisation de la réconciliation nationale ou le développement ou encore renflouer les caisses de l’Etat, mais a pour dessein de saper le processus de justice transitionnelle et les acquis de la révolution et de pérenniser le système de corruption.
Jribi a, également, appelé à la nécessité de renforcer l’unité nationale et à continuer la mobilisation dans les régions pour le retrait du projet de loi. Ont pris part à la rencontre, des juristes, des défenseurs des droits de l’homme et des intellectuels.