L’Armée nationale a déjoué plusieurs opérations de contrebande (produits compensés et carburant) et de tentatives de trafic d’argent, durant la période allant du 1er janvier au 31 août 2015.
Elle a, également, arrêté plusieurs personnes recherchées et des trafiquants dans la zone frontalière tampon.
Selon des chiffres du ministère de la Défense, fournies à la TAP, 352 personnes ont été arrêtés, dont des contrebandiers tunisiens et étrangers, des individus recherchés et d’autres qui tentaient de franchir illégalement les frontières (de ou vers la Tunisie).
Ces statistiques montrent, aussi, qu’il a été procédé à la saisie de 7 Kalachnikovs, 5 fusils de chasse, 298 cartouches de calibre 7,62 mm, 34 de calibre 12 mm et 8 de calibre 9 mm ainsi que des jumelles de jour appartenant à des contrebandiers ou à des patrouilles libyennes, entrées par erreur dans le territoire tunisien. Les forces armées ont, par ailleurs, mis en échec plusieurs tentatives de trafic d’argent, dont une de 5 millions de dinars.
Ils ont, aussi, saisi 177 kg de résine de cannabis, plus de 130 tonnes de produits alimentaires compensés, 243 080 litres de carburant et 380 kg de médicaments. Des voitures (293), des moteurs, des pneus, des paquets de cigarettes (147 mille), 200 têtes d’ovins et de bovins, 1 tonne de pommes de terre et des grandes quantités de banane ont été confisqués.
Le lieutenant-colonel Belhassan Oueslati, porte-parole du ministère de la Défense, a indiqué que « le dispositif de barrières » qui doit être édifié dans la zone frontalière sud, même s’il n’est pas encore totalement achevé, a permis, jusqu’ici, de faire échouer des opérations de contrebande, à travers, notamment, la réduction du nombre de pistes et circuits illicites empruntés par les trafiquants.
Pour Mokhtar Ben Nasr, expert militaire, ces statistiques sont « bonnes et positives », relevant que l’objectif de la zone tampon est de permettre aux forces armées et sécuritaires d’intercepter tout mouvement suspect et d’assurer le contrôle de ces vastes espaces, terres de passage prisées par les trafiquants. Cette mesure, a-t-il dit, a permis aux forces armées de resserrer l’étau sur les contrebandiers et circonscrire le trafic d’armes.
La zone tampon a été, justement, mise en place pour sécuriser les frontières du pays.
Il a ajouté que le « mur de sable » qui doit être édifié entre les postes-frontières de Ras Jedir et Dhéhiba aidera les forces armées à mieux contrôler et protéger les frontières, en attendant la construction de fossés et la mise en place de dispositifs électrifiés dans une seconde phase.
La Tunisie a pris plusieurs mesures sécuritaires et militaires en matière de lutte contre le terrorisme dont, notamment, la publication d’un arrêté républicain, en août 2013, sur la proclamation d’une zone tampon le long de la frontière sud avec la Libye et l’Algérie, outre la mise en place, en mai 2015, d’un système de barrières le long de la frontière tuniso-libyenne.