Le parti du Courant démocrate a appelé, jeudi, au retrait du projet de loi sur la réconciliation nationale dans le domaine économique, estimant qu’il constitue une manière de «blanchir les symboles de la corruption».
Le parti a, en outre, annoncé la reprise de la campagne “Hel eddoussi” (Ouvrez les dossiers) visant à ouvrir les dossiers de la corruption relatifs aux richesses minières et ressources énergétiques.
S’exprimant au cours d’une conférence de presse à Tunis, Ridha Zoghmi, membre du bureau politique du parti, considère que le projet de loi sur la réconciliation dans le domaine économique a pour objectif de satisfaire aux engagements pris par Nidaa Tounes envers les hommes d’affaires corrompus qui ont financé sa campagne électorale.
Pour sa part, le secrétaire général du parti, Mohamed Abbou, a appelé au retrait de ce projet de loi qui garantit la réconciliation aux hommes d’affaires en contrepartie d’un dédommagement financier.
Revenant sur l’extradition de Baghdadi Mahmoudi, ancien Premier ministre de Mouammar Khadafi, Abbou l’a qualifiée de «légale», estimant que toutes les allégations proférées par certains à ce sujet ne sont que de la surenchère politique.
S’agissant de la politique étrangère de la Tunisie, Abbou a indiqué qu’il va présenter une demande à la présidence de la République, conformément à la loi, pour avoir de plus amples éclaircissements sur le mémorandum d’entente signé entre la Tunisie et les Etats-Unis d’Amérique en vertu duquel la Tunisie a eu le statut d’allié majeur non-membre de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
Le SG du parti a insisté sur le droit de la Tunisie à construire une barrière de sable sur les frontières, à condition, toutefois, a-t-il dit, de ne pas léser l’activité économique dans les régions frontalières.
La conférence de presse a été, également, l’occasion d’évoquer la loi antiterroriste qui vient d’être adoptée par les députés de l’Assemblée des représentants du peuple à une majorité de 174 voix pour, 10 abstentions et aucun vote contre.
Les participants ont critiqué la campagne de dénigrement qui a ciblé les députés qui se sont abstenus de voter cette loi antiterroriste, dont ceux du Courant démocrate et du Congrès pour la République.