« La Tunisie est en danger. La situation est critique et les Tunisiens n’ont guère d’autre choix que de gagner la bataille contre le terrorisme », a averti le chef du gouvernement à la clôture de la séance de dialogue à l’Assemblée des représentants du peuple vendredi à l’aube. « Certes nous avons perdu une des batailles mais pas la guerre.
Nous n’avons d’autre choix que de gagner la bataille contre le terrorisme », a affirmé le chef du gouvernement Habib Essid en réponse aux interventions des députés à la clôture de la séance de dialogue consacrée à la mise en place de l’état d’urgence et à la situation sécuritaire dans le pays.
Le chef du gouvernement a exhorté les partis politiques, les organisations et les composantes de la société civile à s’unir et à éviter les tiraillements politiques pour vaincre le terrorisme.
Evoquant les mesures arrêtées depuis l’attaque terroriste du Musée du Bardo le 18 mars dernier, Habib Essid a estimé que ces mesures ont permis d’éviter d’attaques similaires et d’accroître le potentiel opérationnel des forces de sécurité et de l’armée. Malgré ces mesures, la situation reste précaire, a-t-il regretté, appelant à continuer à faire preuve de vigilance et de prudence face aux menaces terroristes potentielles.
Parmi les mesures, le chef du gouvernement a cité l’examen en cours à l’Assemblée des représentants du peuple de la loi organique sur la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent et les opérations anticipatives menées (environ 8 mille) qui ont permis l’interpellation de plus d’un millier de suspects en lien avec le terrorisme.
Il s’agit également de l’interdiction de sortie du territoire de quelques 15 mille jeunes soupçonnés de vouloir partir vers des foyers de tension et du démarrage de la construction d’un mûr pour la protection de la frontière Est avec la Libye. Habib Essid a également affirmé que les éléments terroristes impliqués dans les attaques du Musée du Bardo et de Sousse ont été entraînés au maniement des armes en Libye durant la période allant de mi-décembre 2014 à mi- janvier 2015.
Au sujet de l’avertissement lancé par le département des affaires étrangères britannique recommandant à ses ressortissants d’éviter de venir en Tunisie et à ceux qui y résident de quitter le pays, Habib Essid a indiqué qu’il s’entretiendra au téléphone ce vendredi avec son homologue britannique David Cameron pour lui affirmer les efforts que la Tunisie ne cesse de déployer pour garantir la sécurité de tous les ressortissants étrangers sur son territoire.
Et d’ajouter que la décision du gouvernement britannique aura des conséquences qu’il va falloir évaluer aux plans intérieur et extérieur. Sur un autre plan, Habib Essid a déclaré que la décision du président de la République samedi dernier de proclamer l’état d’urgence « est tout à fait légale et conforme à la Constitution ». Elle est liée à une menace accrue du terrorisme, a-t-il justifié.
La justesse de la décision de proclamer l’état d’urgence dans la lutte antiterroriste et sa conformité avec la Constitution, l’avenir du secteur du tourisme et des agents qui y travaillent après l’attaque de Sousse et ses retombées économiques potentielles, ont été les principales questions soulevées par les 130 députés présents à la séance de dialogue.
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