Gel du tarif de l’hémodialyse : Les professionnels du secteur et des associations tirent la sonnette d’alarme

Le groupement professionnel de Dialyse de Conect et l’association tunisienne des insuffisants rénaux (ATIR) ont tiré, mercredi, la sonnette d’alarme pour dénoncer les effets du gel du tarif de l’hémodialyse sur la qualité des soins et la pérennité des centres d’hémodialyse, appelant les autorités concernées à réviser et à actualiser le tarif de la séance de dialyse.

Lors d’une conférence de presse, Dr Aziz Materi, président du groupement professionnel de Dialyse de Conect a indiqué que le tarif d’une séance d’hémodialyse n’a pas changé depuis 1995. La séance dont le prix s’élève, actuellement, à 87 dinars, revient, en fait, a-t-il dit, à 100 dinars, selon une étude élaborée, en 2013, par les ministères de la santé en collaboration avec le ministère des affaires sociales.

Les centres privés de dialyse subissent, par conséquent, une perte d’au moins 13 dinars par séance, a-t-il dit. Après avoir indiqué que 10 mille patients tunisiens sont soumis à l’hémodialyse périodique dont 70% dans le secteur privé et 30 % dans le secteur public, Materi a indiqué que le gel des tarifs s’est répercuté, négativement, sur la qualité des soins proposés dans les centres ainsi que sur leur pérennité.

Ainsi, a-t-il dit, le secteur public a réduit le nombre des séances de dialyse que le malade doit subir par semaine alors que les centres privés sont menacés de faillite, citant, à cet égard, la fermeture du centre de dialyse de Djerba.

Tout en appelant les autorités à assumer leur responsabilité, Ridha Hemila, président de l’ATIR, un dialysé depuis 35 ans, a déclaré que face à l’atermoiement des autorités concernées à satisfaire les revendications des malades et leur droit à la vie, plusieurs actions sont envisagées en vue de sensibiliser l’opinion publique à la gravité de la situation puisque la vie de plusieurs malades est menacée. Il a indiqué que plusieurs centres de dialyse ont décidé d’augmenter les tarif des séances de dialyse.

Il a ajouté que 62% des malades rénaux sont au dessous du seuil de pauvreté et incapables, de ce fait, de payer le coût des soins qu’ils doivent subir.