Etats-Unis : Le terrorisme blanc, une vraie menace

Dylann Roof, un jeune homme de 21ans, a avoué avoir abattu neuf personnes dans une église afro-américaine de Charleston, en Caroline du Sud, et revendique son racisme. Convaincu de faire son «devoir» en assassinant neuf Noirs, Dylann est loin d’être un cas unique aux Etats-Unis où les autorités reconnaissent craindre ce terrorisme blanc plus que tout autre.

Obsédé par la menace que font peser les Noirs sur les Blancs selon lui, le tueur se répandait en propos racistes sur un site internet lastrhodesian.com, truffé de photos qui le montrent armé et brandissant un drapeau des confédérés. Le jeune homme qui a déclaré « qu’il voulait déclarer une guerre raciale », est sous les verrous et inculpé pour l’assassinat de neuf personnes.

Personne jusqu’à présent n’a parlé d’un acte terroriste en ce qui le concerne, relève le New York Times. Aurait-on eu autant de retenue sur la façon de désigner Dylann Roof s’il avait été Noir ?
Qu’on puisse alors hésiter à qualifier ses actes de terroristes interpelle l’écrivaine américaine Brit Bennett qui dans le New York Times analyse la différence de traitement dont bénéficie Dylann Roof du fait de sa couleur de peau. « Le terrorisme blanc est aussi vieux que l’Amérique », écrit-elle rappelant les opérations de terreur menées par le Klu Klux Klan qui ont été à l’origine de la première loi antiterroriste devenue fédérale dès 1871.
Brit Bennett écrit : « Bien que le tueur ait clamé sa haine raciale juste avant de tirer, malgré les photos explicites postées sur Internet, ses motivations seraient insondables aux dires de certains » ? C’est là un privilège de Blanc, poursuit l’écrivaine, « on cherche à l’humaniser, à lui trouver des raisons, ou à montrer que c’est un monstre. Il ne représente que lui-même »… « Je suis toujours frappée de voir les réticences, non seulement à nommer le terrorisme blanc, mais à mentionner simplement le fait qu’on parle d’un Blanc quand celui-ci est l’auteur de violences raciales ».

La majorité des américains se sentent menacés par les activistes de l’islam radical. Or, selon l’étude qu’ont menée Charles Kurzman et David Schanzer en collaboration avec la Police Executive Research Forum, depuis 11 Septembre 2001, on dénombre aux Etats-Unis chaque année 6 complots terroristes en lien avec al-Qaïda ou le groupe Etat islamique, qui ont fait au total 50 morts, contre 254 personnes tuées dans 337 attaques perpétrées par les extrémistes de droite.
Les milices d’autodéfense, les néonazis, les groupes hostiles au pouvoir fédéral est la première source de violence « idéologique ».

Les chercheurs mettent également en avant le fait que le terrorisme n’intervient que pour une faible part dans la violence aux Etats-Unis, même si elle frappe fortement les esprits. Ils en veulent pour preuve les 215 000 meurtres commis depuis le 11-Septembre aux Etats-Unis.