Le parti du président turc, Recep Tayyip Erdogan, a essuyé un sérieux revers, en perdant la majorité absolue qu’il détenait depuis treize ans au Parlement. Selon des résultats définitifs, le Parti de la justice et du développement (AKP) est arrivé sans surprise en tête du scrutin mais n’a recueilli “que” 40,7% des suffrages et 258 sièges de députés sur 550, contraignant le leader islamo-conservateur à former, pour la première fois, un gouvernement de coalition.
Le parti kurde HDP (Pardi démocratique du peuple) devait franchir la barre des 10% aux législatives dimanche 7 juin 2015, pour avoir le droit d’être représenté au Parlement : mission largement accomplie puisque, avec presque 13% des voix, il y obtiendra 79 sièges. Une première.
Le président de la République, Recep Tayyip Erdogan, s’était fortement impliqué dans cette campagne avec plus d’une dizaine de meeting, pourtant la Constitution interdit au chef de l’Etat de jouer un rôle dans les élections. En Turquie le poste de chef d’Etat est purement honorifique. L’AKP avait utilisé sans discrétion les moyens de l’Etat, transformant des commémorations officielles en meetings politiques.