Le danseur et chorégraphe tunisien Rochdi Belgasmi revient sur la scène artistique avec un nouveau spectacle de Lassaad Ben Abdallah, intitulé “El Zaglama”.
Une création qui retrace l’histoire de Hzem (danse de la ceinture), et réécrit son évolution aux rythmes vertigineux du bassin, non sans faire allusion aux autres danses du monde comme la danse classique, la Valse, le Flamenco, la claquette, le tout réorchestré selon l’exigence de la contemporanéité.
Avec les danseurs Rohdi Belgasmi et Cheb Bechir, cette production de Habib Belhadi sera présentée en première, au Ciné-théâtre le RIO, les 22 23 mai à partir de 19H30 et le 24 mai (17H30).
Selon les recherches anthropologiques, il s’est avéré que l’idée de nouer un “Hzem” (une ceinture de danse) des hanches des hommes en Tunisie, est loin d’être l’invention d’un danseur ou d’un chorégraphe tunisien.
Ce procédé esthétique remonte à très longtemps, et trouve son origine dans les régions de Djerba et Kerkennah. Mais s’il relève des danses des îles, ce procédé prolonge à sa manière des danses spécifiques du Nord de la Tunisie, à Kasserine, Kef, Séliana, Jendouba, etc., où les hommes nouaient des foulards de danse autour de leurs bassins, et commencent à vibrer leurs corps en berçant leurs bassins aux rythmes de la musique.
Avec la naissance de “Café Chanta” tunisien, les femmes n’ont pas pu danser en ces lieux exclusivement masculins. Selon Rochdi Belgasmi, “la danse était en un sens le privilège des hommes: Que ce soit avec le “Rboukh” comme danse des bras et des jambes, ou avec la danse des foulards ou sa’dawi en tant que danse féminine exécutée à l’origine par des hommes efféminés” selon ses propos.
Les danseurs n’hésitent pas de jouer le travesti, en nouant un Hzem autour des leurs bassins comme les femmes. Parmi ces danseurs, il a cité Weld Ejjalaba, Konfida, Mehrzia (Badiaa), etc.
Cependant, seul Laghbabi a su contrebalancer les clichés de la danse masculine à cette époque, en portant le Dingri et le Zonnar, tenues typiquement masculines qui font résonner autrement cette virilité, si bien que Laghbabi, premier danseur folklorique en Tunisie, n’a fait que se défaire du Hzem, tout en conservant visiblement la grâce gestuelle et le charme mouvant des bassins.