L’avocat chargé de l’affaire des deux journalistes tunisiens enlevés en Libye, Samir Ben Rejeb, a affirmé la détermination des familles à contrer les tentatives de certaines parties de clore le dossier et de diluer les responsabilités.
S’exprimant en conférence de presse lundi au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), il a indiqué que les familles respectives de Sofien Chourabi et Nadhir Ktari n’accepteront les condoléances qu’après l’annonce officielle du décès de leurs enfants.
Normalement, l’annonce de décès doit être faite par des parties médicales ou judiciaires spécialisées et non par des parties politiques, a-t-il tenu à préciser. Samir Ben Rejeb a souligné, à ce propos, la nécessité de fournir une preuve matérielle accompagnée d’un rapport médical détaillé confirmant les dernières déclarations sur l’assassinat des deux journalistes.
Les déclarations ne doivent pas se baser sur des aveux et des témoignages d’un groupe appartenant à une certaine organisation et dont la Tunisie ignore tout sur les conditions de son interrogatoire, a-t-il ajouté.
Et de poursuivre que l’absence de preuve matérielle sur la mort des journalistes porte à croire que l’affaire est beaucoup plus complexe et qu’elle serait en rapport avec le conflit en Libye, animé par divers intérêts politiques, personnels et de renseignement. De son coté, le père de Nadhir Ktari a lancé un appel à tous les journalistes et composantes de la société civile pour apporter un soutien moral aux familles.
Il a estimé que les procédures judiciaires ne suffisent pas à elles seules pour connaître la vérité sur cette affaire. Il s’est dit consterné du laxisme de l’ancien et du nouveau gouvernement dans le traitement de ce dossier.
Plus tôt dans la journée, le ministre de la Justice, Mohamed Salah Ben Aissa, a déclaré qu’aucune nouvelle n’est parvenue concernant le sort des deux journalistes.
Le porte-parole du Tribunal de première instance de Tunis, Sofiene Selliti avait indiqué que le juge d’instruction en charge de l’affaire devait se rendre, samedi, en Libye dans le cadre d’une commission rogatoire internationale.
Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari ont été enlevés en Libye depuis septembre 2014.
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