“Les procès politiques en Tunisie de 1956 à 2011” est l’intitulé du nouvel ouvrage qui a été présenté samedi matin à la maison de la culture Ibn Rachiq à Tunis.
Edité par l’Institut supérieur d’histoire de la Tunisie contemporaine, l’ouvrage publié en deux parties, constitue selon les historiens et les chercheurs l’un des plus importants documents qui s’intéressent aux procès politiques en Tunisie. Des procès qui ont concerné les différentes couleurs politiques que ce soit de la gauche ou les islamistes, les nationalistes, les syndicalistes et les activistes sur internet.
En présentant l’ouvrage, le directeur de l’Institut, Faouzi Mahfoudh a relevé que ce livre d’histoire est le fruit d’un travail collectif important entrepris par plusieurs chercheurs dans le cadre de leurs travaux scientifiques au sein de l’Institut, et ce, sous la supervision de Amira Sghaier Alaya avec la participation de Mohamed Dhaifallah, Hfaydh Tabbabi, Sihem Kchaou, Abdelmajid Belhedi, Moncef Beni et Fatma Jrad.
Selon lui, l’ouvrage soulève la question de l’archive et la nécessité de le préserver pour les générations futures faisant savoir qu’il est difficile de définir le concept des procès politiques vu l’amalgame avec les affaires de droit commun.
De son coté, Amira Sghaier Alaya a fait savoir que les participants à ce travail de documentation ont fait face à des nombreuses difficultés dans la mesure où ils n’ont pas pu avoir accès aux archives des Ministères de la Justice et de l’Intérieur. Il a estimé ainsi que cet ouvrage qui a levé le mystère sur plusieurs vérités est l’un des mérites de la révolution du 14 janvier.
Prenant la parole, le professeur en droit constitutionnel Amine Mahfoudh a mis l’accent sur l’importance de ce nouveau document car on ne peut, selon lui, comprendre les législations et améliorer les lois sans pouvoir prendre note de cette page de l’histoire. En effet, a-t-il expliqué, ce travail de recherche est riche en informations même s’il ne présente pas vraiment un sens clair sur les procès politiques. Depuis l’indépendance jusqu’à 2011, les procès politiques étaient liés aux affaires d’incrimination politique et de politisation du crime, affaires soumis notamment à la Cour de sûreté de l’Etat.
L’ouvrage comporte des exemples de plaidoiries, des interrogatoires, de l’affaire des deux groupes impliqués dans les événements de Gafsa et de Slimane ainsi que les tentatives de Coup d’Etat en 1962 et l’affaire de Barraket Essahel.
Cela dit, bien que cet ouvrage soit un document de référence, il demeure, selon plusieurs chercheurs, incomplet et peut servir d’outil pour les sociologues afin de lever le voile sur l’aspect humain des procès politiques, un axe de recherche délaissé par l’Histoire et ignoré par la Loi.