Le constitutionnaliste Amine Mahfoudh considère que, conformément à l’article 92 de la Constitution du 27 janvier 2014, la décision de nommer un représentants spécial du président de la République ne relève pas des prérogatives de ce dernier.
« La présidence de la République devrait actualiser ses textes de lois en les mettant en phase avec la nouvelle Constitution », estime-t-il. Joint mardi par téléphone, l’expert a confié à l’agence TAP qu’il n’est plus permis de se référer à des lois et des décrets promulgués conformément à la constitution du 1er juin 1956.
Pour être en conformité avec la nouvelle constitution, selon Amine Mahfoudh, c’est au chef du gouvernement de créer le poste de ministre représentant ou de ministre conseiller, avant que le président de la République ne désigne une personne pour ce poste, précisant que cette procédure est subordonnée au décret du gouvernement, conformément à l’article 92 de la nouvelle Constitution.
Pour sa part, la présidence de la République a, dans un communiqué publié, mardi, expliqué que Lazhar Karoui Chebbi a été nommé conseiller au cabinet présidentiel, avec rang de ministre, conformément au décret n°1945 de l’année 1990, relatif au statut des membres du cabinet du président de la République.
« Lazhar Karoui Chebbi sera le représentant spécial du président de la République, chargé de missions voire de certains dossiers, le cas échéant », apprend-on de même source. La présidence de la République avait annoncé, lundi, la nomination de Lazhar Karoui Chebbi au poste de ministre représentant spécial du président de la République.
L’article 92 de la nouvelle constitution dispose que le chef du gouvernement se réserve le droit de créer, changer ou supprimer des ministères et des secrétariats d’Etat et de définir leurs spécialités et leurs prérogatives après concertations avec le conseil des ministres.
Il revient, également, au chef de gouvernement de procéder à la nomination et à la révocation dans les hautes fonctions civiles.