Plusieurs activistes et blogueurs se sont rassemblés, mardi matin, devant le Tribunal militaire de Tunis pour revendiquer la libération du blogueur Yassine Ayari.
Les protestataires ont rejeté la condamnation par contumace du blogueur, estimant que son jugement est une tentative « d’étouffer les voix libres parmi les jeunes de la révolution ».
Selon l’avocat du blogueur, Me Samir Ben Amor, la comparution de son client devant le Tribunal militaire est un jugement politique par excellence visant à compromettre la liberté d’opinion et à porter atteinte au droit d’expression.
« Un éventuel maintien de la condamnation par contumace risque de transmettre un message négatif qui augure du retour de la dictature », a-t-il averti. Plusieurs organisations de la société civile et défenseurs des droits de l’Homme se sont déclarés préoccupés face à l’acharnement à poursuivre en justice des blogueurs, estimant que le Tribunal militaire n’est pas compétent, conformément à l’article 110 de la nouvelle Constitution, pour juger des civils.
Condamné par contumace à une peine de trois ans de prison ferme prononcée par le Tribunal militaire permanent de première instance de Tunis, le 18 novembre 2014, le blogueur Yassine Ayari a été interpellé à son arrivée à l’aéroport de Tunis-Carthage et écroué à la prison civile de Mornaguia, le 25 décembre 2014.