Le Pôle sécuritaire contre le terrorisme et le crime organisé qui vient d’être inauguré est “totalement indépendant” du Pôle judiciaire. Il se focalise surtout sur l’activité de renseignement, “sans rapport aucun avec le volet opérationnel, la lutte contre la criminalité ou la conduite de l’instruction y afférente”, a déclaré le ministre de l’Intérieur lors d’une conférence de presse tenue mardi au local de cet organisme, près de l’aéroport de Tunis-Carthage.
Le fait que le Pôle sécuritaire partage le même bâtiment avec le Pôle judiciaire répond uniquement à des considérations de sécurité, a ajouté Lotfi Ben Jeddou, assurant qu’il ne va y avoir ni interférences ni chevauchements entre cette nouvelle entité et les autres services du ministère de l’Intérieur en termes de champ de compétences. Ce pôle, a expliqué Ben Jeddou, aura une relation horizontale avec les divers ministères.
Car l’approche de “sécurité globale” commande de centraliser, traiter et analyser tous les renseignements en rapport avec le crime organisé et le terrorisme au niveau d’un même organisme spécialisé, en l’occurrence le Pôle sécuritaire.
Selon le ministre, cet organisme aura pour mission centrale de recueillir, traiter et analyser tous les renseignements relatifs au terrorisme et au crime organisé, d’où qu’ils proviennent, qu’il s’agisse des services du ministère de l’Intérieur, des renseignements extérieurs ou des autres organismes et ministères, ou encore via Internet, la presse ou autres. Il en évalue le degré de crédibilité et si des menaces doivent être prises au sérieux ou pas, sur la base de quoi des plans et recommandations sont élaborées pour combattre le terrorisme et le crime organisé.
Ben Jeddou a précisé que le Pôle groupera en son sein des représentants des ministères de l’Intérieur, de la Défense, des Finances, des Affaires étrangères, ainsi que des douanes et de l’administration pénitentiaire, mettant en exergue la qualité de “l’expérience acquise par le ministère de l’Intérieur en matière de renseignement”, surtout “après la fusion, dans un premier temps, du pôle d’instruction avec la direction générale des services spécialisés”.
Il a, par contre démenti, l’hypothèse avancée par certains syndicats de police, selon laquelle des employés de ce pôle auraient des liens d’allégeance à certaines parties bien déterminées. “Parler d’allégeance n’a rien d’objectif quand on sait que certains postes sont encore vacants”, a-t-il lancé.