L’Histoire a toujours prouvé que les candidats aux présidentielles qui ont proposé, au 2èmetour, un débat télévisé, ont toujours perdu. La Tunisie, qui vient de connaître sa première élection présidentielle, au suffrage universel, pourrait connaître le même scénario.
Pour mémoire, le président provisoire sortant, Marzouki, s’est précipité, dès l’annonce des premiers résultats du premier tour de la présidentielle, de lancer un défi à son adversaire, Béji Caïd Essebsi, celui de participer à un débat télévisé avant le deuxième tour.
BCE est en droit de refuser le débat télévisé
Seulement, le président de Nidaa Tounès, arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle, n’était pas du même avis. Il a, le plus simplement du monde, décliné cette proposition et justifié sa décision par la crainte de voir ce face-à-face s’enliser et prendre l’allure «d’un combat de béliers».
Comme c’était prévisible, la réponse n’a guère plu ni au président sortant ni à ses partisans dont des animateurs de télévision véreux. Ils sont aussitôt montés au front, accusant BCE de «dégonflade», de «dérobade» à ce qu’ils appellent «à la règle démocratique», et surtout, d’incapacité physique dans la mesure où BCE ne peut pas, pour des raisons de santé, tenir un débat de deux heures et plus comme l’avait laissé entendre dans une de ses déclarations Adnene Manser, directeur de la campagne électorale de Marzouki.
Empressons-nous de préciser que BCE était dans son plein droit de refuser ce sinistre duel pour une simple raison: aucune législation ne l’oblige. Le débat entre candidats à la présidentielle, c’est tout juste une tradition qui n’a aucune existence ni dans la Constitution ni dans le Code électoral. Elle est devenue, avec l’usage, le point d’orgue de l’entre-deux tours au fil des scrutins. En France, dont la révolution a été déclenchée, en 1789, le premier débat télévisé entre deux candidats à la présidentielle n’a été tenu qu’en 1974.
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