Le collectif de défense des victimes des tirs à la chevrotine à Siliana est sur le point d’assigner l’Etat devant le Tribunal administratif pour réclamer des dédommagements en réparation des préjudices subis, a annoncé le président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, Abdessattar Ben Moussa, qui est à la tête de ce collectif.
Lequel “a décidé d’agir et d’engager des procédures contre l’Etat en réparation des préjudices subis” par les victimes. “L’Etat est responsable au pénal comme au civil dans cette affaire”, a-t-il dit.
Selon Ben Moussa, les victimes sont au nombre de 200, dont des cas qu’il a qualifiés de “tragiques”, avec des taux d’invalidité atteignant parfois les 50 %, “un crime en soi”, a-t-il estimé.
Le président du collectif de défense a, d’autre part, déploré que le dossier judiciaire sur l’usage de la chevrotine “fait encore du sur-place à cause de l’indolence des agents de la police judiciaire chargés de l’exécution de la commission rogatoire, d’une part, et du peu d’empressement du ministre de l’Intérieur de l’époque (Ali Larayedh) à coopérer avec la justice”.
“La volonté délibérée du ministre de l’Intérieur de couvrir et d’aider les criminels est désormais évidente pour assurer leur impunité et camoufler les atrocités et crimes commis”, a-t-il encore déclaré après avoir rappelé les étapes judiciaires du dossier.
Chawki Terzi, représentant de l’association “Nous sommes tous Siliana”, a expliqué de son côté que les agents impliqués dans cette affaire sont “cités à comparaître comme témoins et non comme accusés parce qu’ils sont censés avoir exécuté des instructions”.
Présent lui aussi à la conférence de presse, le secrétaire général de l’Union régionale du travail a consacré son intervention à la présentation de la situation “fortement dégradée” du développement dans la région de Siliana.