La violence faite aux enfants thème d’une table ronde à la faculté de médecine de Tunis

A l’occasion du 25ème anniversaire de la convention internationale des droits de l’enfant, célébrée le 20 novembre de chaque année, une table ronde a été organisée, mercredi à la faculté de médecine de Tunis, sur le thème “Violences faites aux enfants : secret médical, devoir de signalement”.

Les participants à cette rencontre, organisée par l’association tunisienne de défense des droits de l’enfant, ont discuté de la question de la maltraitance de l’enfant et des aspects médico-légaux favorisant la protection de la victime.

Dans son allocution d’ouverture, Mohamed Salah Ben Ammar, ministre de la santé a qualifié la violence faite aux enfants en Tunisie comme étant un phénomène de société banalisé et normalisé qui a, cependant, des conséquences psychologiques et comportementales directes sur l’enfant.

Ben Ammar a réitéré l’engagement du ministère de la santé à mettre en place un service médico-légal à l’hôpital Charles Nicole spécialisé dans les violences contre la femme et les enfants, ajoutant que, ce service permettra d’offrir un cadre adapté qui protège les victimes aux plans juridique, psychologique et médical.

De son côté, Neila chaâbane, secrétaire d’Etat des affaires de la femme et de la famille, a indiqué que la violence faite aux femmes et aux enfants en Tunisie est un phénomène qui prend de l’ampleur.

Chaâbane a ajouté que la lutte contre la violence faite aux enfants passe, tout d’abord, par la révision de la méthode d’éducation. Elle a, à cet égard, déclaré à la TAP que son département a préparé avec l’appui de l’UNICEF un spot télévisé de sensibilisation des familles aux dangers de la violence domestique contre les enfants. Le spot sera diffusé à partir du 20 nombre 2014, journée de la célébration de la convention internationale des droits de l’enfant.

Dans son intervention, la représentante de l’UNICEF, Maria Luisa Fornara a rappelé les résultats de l’enquête à Indicateurs Multiples sur la situation des enfants et des femmes en Tunisie (MICS4), affirmant que la violence faite aux enfants demeure une pratique sociale profondément ancrée dans une large frange de la population tunisienne: 93pc des enfants âgés de 2-14 ans ont été soumis à au moins une forme de punition psychologique ou physique par leurs mères/personnes en charge de l’enfant, 32pc des enfants ont été soumis à de sévères punitions physiques, et 43,6 pc des mères/personnes en charge des enfants croient que ces derniers doivent être punis.

Des médecins légistes, des pédiatres, des chirurgiens pédiatres ainsi que des juristes ont évoqué, à cette occasion, les questions médico-légales relatives à ce phénomène social et culturel dans le but de mettre en place une stratégie efficace capable de lutter contre la violence faites aux enfants.