Aujourd’hui, mercredi 12 novembre 2014, à 13H00, les aiguilles de l’horloge du Minaret de la Grande mosquée de Testour (nord-ouest) ont commencé à tourner de nouveau, comme elle l’avait toujours fait, à savoir dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, et ce, après une panne qui a duré trois siècles.
Ce moment historique attendu depuis plus d’un an par la population de Testour a été fêté aujourd’hui dans la liesse, par toutes les parties prenantes au projet de restauration à savoir l’association de sauvegarde de la médina de Testour (ASM), les habitants et amis de la ville qui ont collecté des dons pour réparer les aiguilles métalliques, la minuterie et leur installation.
Les travaux de restauration de l’horloge, unique dans le monde, ont nécessité un coût global de l’ordre de 10 mille dinars grâce aussi au soutien de l’Institut Goethe en Tunisie et la municipalité de Testour.
En effet, la restauration de ce mécanisme ancien dont les chiffres sont placés aussi à l’envers “constitue un exemple réussi” du projet tuniso-allemand “Le patrimoine architectural en Tunisie” lancé du mois de mars 2012, et mené sous la supervision du Goethe institut.
Reconsidérer le cadre physique des monuments mais aussi le rôle de la population locale dans l’effort de préservation du patrimoine architectural et culturel de la Tunisie en cherchant à connaître son point de vue par rapport au patrimoine de sa ville ou village est l’idée centrale de ce projet baptisé “Meamarouna” (notre architecture).
La mise en marche finalement de l’Horloge est le résultat d’une démarche participative qui a impliqué dès le départ tous les acteurs concernés et qui vise l’appropriation du patrimoine par la population et l’instauration d’un travail en commun entre la société et l’Etat, en sensibilisant la population quand à l’importance de préserver le patrimoine historique de la région.
Dans une déclaration à l’agence TAP, l’ingénieur Abdelhalim Koundi a indiqué que cette Horloge pourra survivre 500 ans encore. Les outils et équipements nécessaires pour son fonctionnement ont été ramenés de France et les travaux de restauration ont été menés par des Tunisiens, a-t-il relevé.
Parlant de l’installation technique, l’horloge a-t-il rassuré, fonctionne via satellites et réseau électrique. Elle est, cependant, alimentée par des batteries spéciales (réserve) en cas de coupure d’électricité. Ce genre d’horloge n’existe que dans trois autres pays du monde, a-t-il signalé: Italie, Prague et le Chili.
Rachid Essous, président de l’ASM de Testour a fait savoir que la remise en marche de l’Horloge vient redonner vie à l’un des monuments d’origine andalouse à Testour formant le voeu que cette action puisse soutenir les efforts de la ville afin qu’elle soit inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, et de devenir de la sorte, la deuxième ville après Dougga dans le gouvernorat de Béja, à faire partie de la liste de l’héritage commun de l’Humanité.