La Mission d’observation électorale de l’Union Européenne (MOE-UE), a présenté, mardi, un rapport d’évaluation préliminaire du déroulement des élections législatives, le jour du scrutin.
Dans ce rapport, la mission a jugé la conduite de l’ouverture, du vote et du dépouillement, de « transparente » dans la quasi-totalité des 559 bureaux de vote observés.
« La journée électorale s’est déroulée dans une ambiance sereine et de manière ordonnée, avec une participation de plus de 60%, ainsi qu’une présence massive aux bureaux de vote de représentants de listes et d’observateurs », lit- on dans le rapport.
Le cadre juridique électoral de la Tunisie offre une base satisfaisante pour la tenue d’élections démocratiques conformes aux normes et aux bonnes pratiques internationales. La Constitution de janvier 2014 a apporté d’importantes avancées démocratiques. La nouvelle loi électorale, qui se veut un moyen pour établir l’équilibre entre les acteurs politiques, a mis en place une réglementation exhaustive et innovante en matière de financement et de couverture médiatique de la campagne, souligne le rapport.
L’ISIE a fait preuve de transparence et d’impartialité :
Jusque-là, l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a fait preuve de transparence et d’impartialité et assuré une bonne organisation des élections. Même si les contraintes de temps ont engendré des retards, l’ISIE a néanmoins réussi à adopter les décisions prévues par la loi et à mettre en place l’infrastructure nécessaire au bon déroulement des élections. Les Instances Régionales pour les Elections (IRIEs) ont également fait preuve de neutralité et de compétence, indique le rapport.
L’ISIE a engagé des démarches pour répondre aux appréhensions des partis politiques, notamment en ce qui concerne le système de consolidation des résultats, le remplacement de membres des bureaux de vote et l’émission des accréditations des représentants des listes. Cette flexibilité a parfois provoqué des retards et des défis logistiques, mais l’Instance a néanmoins pu s’y adapter pour permettre un déroulement ordonné et inclusif du processus.
La campagne d’inscription de l’ISIE, prolongée de plusieurs semaines, a permis d’augmenter le nombre d’électeurs de presque un million par rapport à 2011. En outre, l’intégrité du suffrage a été renforcée par l’élimination des bureaux spéciaux où avaient pu voter des électeurs non-inscrits il y a trois ans. La campagne électorale s’est déroulée largement dans le calme.
Les listes ont pu présenter librement leur programme et ont généralement respecté les normes de la campagne, qui se sont avérés très complexes. La grande majorité des infractions relevées par les contrôleurs des IRIEs ont été d’importance mineure.
Les médias observés ont évité le discours de haine :
Les médias tunisiens ont généralement contribué au déroulement calme de la campagne et ont couvert les activités des listes électorales de façon pluraliste et équitable. Dans les programmes d’information de l’échantillon de médias audiovisuels observés, aucun parti n’a reçu en moyenne plus de 7% de la couverture totale, et cela dans un ton généralement neutre. Les médias observés ont aussi évité le discours de haine.
La société civile tunisienne a de nouveau fait preuve de dynamisme et d’engagement civique. Plus de 14 mille observateurs de 14 missions nationales et ont été accrédités. Ils étaient présents dans 66% des bureaux de vote dans lesquels la MOE-UE a observé.
Comme en 2011, la loi électorale exige la parité et l’alternance entre hommes et femmes dans les listes de candidats. Dans les faits, 148 femmes seulement étaient tête de liste sur les 1.326 listes retenues, soit 12%. Ceci représente une avancée timide par rapport au 7% en 2011. La couverture des femmes candidates demeure faible, surtout dans les médias audiovisuels publics, conclu le rapport.