Le report lundi du procès de la jeune fille « Meriam » violée, le 4 septembre 2012 par deux policiers, a provoqué des réactions de plusieurs organisations de défense des droits humains qui ont dénoncé dans une déclaration commune les tentatives visant à ternir l’image de la victime en lui imputant la responsabilité de ce qui c’est passé pour justifier ce crime « odieux ».
Ces associations ont stigmatisé un verdict « bienveillant et provocateur» pour les agresseurs, estimant que ce jugement commande aux défenseurs des droits humains et aux femmes de faire preuve d’une vigilance totale. Le Tribunal de première instance de Tunis avait condamné à sept ans de prison, les deux policiers accusés de viol et à deux ans de prison pour le troisième policier accusé de corruption avec une amende de 20 mille dinars.
Le Tribunal a reporté lundi le procès en raison de l’absence du juge pour des raisons de santé, a indiqué à l’agence TAP la présidente de l’Organisation tunisienne de lutte contre la torture, Radhia Nasraoui, ajoutant que la victime avait fait appel de l’ancien jugement tout comme les deux accusés.
Elle a souligné que le collectif de défense maintient son plaidoyer, à savoir auditionner le médecin légiste et pallier les lacunes du dossier quant à la forme.
Les associations ont soutenu que les crimes de viol sont classés par la Cour pénale internationale (CPI) comme un crime contre l’humanité lorsqu’il est commis en période de transition et comme une violation flagrante des droits humains dans la loi de la justice transitionnelle.
Elles demandent au gouvernement tunisien à s’en tenir à ses engagements à l’égard de la femme aux niveaux national et international et à adopter le concept international de la violence qui ne se limite pas uniquement à la violence matérielle.
Les associations signataires de la déclaration appellent, dans ce contexte, les composantes de la société civile à faire pression sur le gouvernement pour qu’il assume ses responsabilités dans la protection des femmes victimes de la violence sexuelle. Les organisations et associations signataires sont :
-L’Association tunisienne des femmes démocrates -L’Organisation mondiale de lutte contre la torture -La Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme -L’Association Beity pour femmes sans abris -L’Organisation tunisienne pour la citoyenneté -L’Organisation tunisienne de lutte contre la torture