Tunisie : Les religions lavées de l’accusation d’alimenter le terrorisme

Les participants à la « Conférence internationale des jeunes des confessions pour la paix » qui s’est ouverte mardi à Tunis ont été unanimes à laver les religions de l’accusation d’alimenter le terrorisme.

Selon eux, la vague de terrorisme qui sévit aujourd’hui dans le monde s’explique par « l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques ».

La conférence se tient avec la participation de jeunes venus de diverses contrées du monde, d’artistes, d’intellectuels et de représentants de partis politiques, mais aussi du Mufti de la République, de l’archevêque de l’église catholique et du Grand rabbin de Tunis.

Tous imputent à la politique « la responsabilité de la montée des extrémismes religieux qui déferlent sur le monde », faisant valoir également que « le fanatisme n’est pas l’apanage exclusif des musulmans mais se retrouve aussi chez les chrétiens, tout comme chez les israélites, les boudhistes et les adeptes d’autres confessions ».

Dans une allocution à l’ouverture de la conférence, le président de la République provisoire Moncef Marzouki, a mis en avant « la faculté d’ouverture du peuple tunisien sur les autres religions », au point de valoir à la Tunisie la réputation de « terre de coexistence confessionnelle ». Jamais aucune guerre de religion n’a eu lieu en Tunisie, elle dont la nouvelle Constitution a, en toute logique, « consacré cette caractéristique en scellant la liberté de croyance et de conscience », a-t-il dit.

« La montée du radicalisme religieux ne peut pas être attribué à une communauté ou une religion plutôt qu’à une autre », a-t-il ajouté, soulignant que « le premier facteur de ce phénomène n’est autre que la politique, responsable des luttes pour le pouvoir et de l’élargissement du champ de l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques ».

De son côté, la présidente honorifique de l’organisation « Religions pour la paix », Mehrzia Labidi, a rappelé « les nombreuses vertus qui ont fait de la Tunisie une terre de tolérance, de paix et de libertés », appelant les partis politiques et les composantes de la société civile à incarner ces idéaux et à les inculquer aux jeunes. Cette conférence qui se poursuivra jusqu’au 2 octobre se tient à l’initiative de l’association « Art et démocratie », avec le concours de l’organisation « Religions pour la paix » et en partenariat avec l’institution de la Présidence de la République.