“Investir en Tunisie, Start-up Democracy” : Un programme économique ambitieux

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La Tunisie présente lundi, à Gammarth, un programme économique “ambitieux mais réaliste et réalisable” (2014-2018), à la conférence internationale “Investir en Tunisie, Start-up Democracy”, à ses bailleurs de fonds et partenaires internationaux.

Elaboré par la présidence de gouvernement, ce programme qui prépare le terrain de la réforme, au prochain gouvernement élu, est articulé autour de quatre pilliers stratégiques: maîtrise des dépenses publiques et lancement de réformes structurelles, relance de la croissance et de l’emploi, développement régional et solidarité et inclusion sociales.

Il cible l’amélioration de la gestion des dépenses publiques et la réduction du gaspillage des ressources de l’Etat, à travers notamment, la maîtrise de la masse salariale, en ramenant son coût à 10 à 11% du PIB, au lieu de 13,75% actuellement. Il s’agit, aussi de lancer des réformes au niveau du système de compensation et des subventions, via le recours au ciblage direct des populations éligibles.

Dans ce cadre, les travaux actuellement en cours consistent à mettre en place une base de données unifiée (avec identificateur unique par ménage). Une première version du système de transfert sera prête pour un test réel avant la fin de l’année 2014.

Le programme économique prévoit, également, la rationalisation des investissements publics, lesquels seront augmentés graduellement, pour atteindre 8% du PIB, d’ici 2018 (contre 5,5% en 2014), ce qui permettra de soutenir la croissance, l’emploi et renforcer les avantages comparatifs de la Tunisie.

Il vise à rationaliser l’allocation et le suivi de l’utilisation des fonds publics. Pour ce faire, chaque ministère doit préparer une stratégie de développement de ses secteurs. Il a fixé, encore, comme priorités, l’entretien et la bonne exploitation des actifs publics existants (infrastructure, équipements et services publics, etc.), afin d’offrir une bonne qualité de service à tous les usagers et optimiser l’utilisation des ressources publiques.

D’après le programme, les recettes budgétaires seront consolidées grâce à la mise en place de réformes de fond du système fiscal (l’abaissement des éventuelles distorsions du système actuel, l’amélioration de sa transparence…), la réduction de l’évasion fiscale et la lutte contre le développement du secteur informel.

Restructuration des entreprises publiques en 2015

Pour ce qui est de l’amélioration des performances de la gestion des finances publiques, le gouvernement projette une revue approfondie du cadre des dépenses publiques, en vue d’optimiser l’allocation des ressources publiques et d’adopter un cadre financier à moyen terme (glissant sur trois ans) dés la prochaine Loi de Finances pour sortir du cadre budgétaire annuel et se projeter sur une période plus longue. Une politique de restructuration des entreprises publiques sera développée et mise en œuvre au cours de 2015.

Le programme économique 2014-2018, cible l’intensification des réformes d’amélioration de la gouvernance, en collaboration avec la société civile. Les performances des structures publiques devront être régulièrement évaluées et leur gestion, annuellement auditée.

Pour améliorer la transparence des facilitations douanières et réduire les coûts de logistique, des mesures spécifiques sont en cours de mise en œœuvre, à savoir la révision du code douanier, la simplification des procédures et des formalités douanières et l’amélioration du contrôle interne des services de la douane.

Ouverture du capital de la STB et de la BH à un partenaire stratégique

Les priorités fixées par le gouvernement sont la restructuration du secteur bancaire et le développement du marché financier.

En ce qui concerne les trois banques publiques à restructurer (STB, BH, BNA), les autorités tunisiennes ont retenu le scénario d’ouvrir le capital de la STB et de la BH, à la participation d’un partenaire stratégique en partenariat public-privé (avec la possibilité d’une cession totale à terme de la BH).

Il est envisagé de maintenir la BNA dans le portefeuille de l’Etat, pour continuer à soutenir le secteur agricole, jugé particulièrement sensible.