La décision du bureau de l’Assemblée nationale constituante d’opérer des retenues sur les indemnités des députés au prorata du nombre d’absences aux séances plénières a soulevé un tollé des parlementaires.
La plupart des députés intervenus lundi à l’ouverture de la séance de discussion de la loi sur la lutte contre le terrorisme se sont insurgés contre cette décision, y voyant “une campagne électorale avant l’heure” et “une mesure destinée à pénaliser les députés des régions éloignées”. Réagissant à cette vague de courroux, le député du Mouvement Ennahdha, Mokhtar Lamouchi, a proposé la tenue d’une séance plénière publique “pour permettre aux députés d’expliquer leur situation”.
De son côté, le député du groupe démocrate Hichem Hosni a réclamé l’application intégrale du règlement intérieur et sans aucune dérogation, faisant valoir que les députés n’avaient pas pu bénéficier de certains droits énoncés par le règlement intérieur, comme celui de disposer à leur guise d’une semaine par mois pour les contacts dans leurs régions respectives.
Le député Mahmoud El-May (Al-Joumhouri) a rappelé avoir soulevé en vain depuis novembre dernier la question de l’absentéisme des députés et de l’application du règlement intérieur. Il s’est interrogé sur le fait de savoir si cette réaction tardive ne procédait pas d’une “campagne électorale”.
Quant au chef du groupe d’Ettakatol, Mouldi Riahi, il a surtout reproché à ses collègues d’avoir été virulents à l’endroit du président de l’Assemblée Mustapha Ben Jaafar.
“Cette décision n’a pas été prise par le président de l’Assemblée mais par le bureau qui comprend les représentants des groupes parlementaires”, a-t-il signalé. L’assesseure chargée de l’information Karima Souid a dit trouver “normale” la décision en question, constatant que “l’absentéisme des députés a atteint un niveau tel que des séances plénières n’ont pas pu se tenir faute de quorum”.