Tunisie : Aider les Libyens à régler leurs différends et éviter la violence

La Tunisie et les autres pays du voisinage de la Libye s’emploient par tous les moyens à « aider les frères libyens à régler leurs différends par les voies pacifiques pour barrer le chemin au chaos et à la violence », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Mongi Hamdi, annonçant une série de recommandations décidées lors de la réunion des chefs de la diplomatie des pays du voisinage de la Libye.

Mongi Hamdi s’exprimait à l’issue de cette réunion tenue dimanche et lundi à Hammamet.

Il a assuré que les protagonistes libyens ne sont pas forcés de se conformer aux recommandations de la réunion, lesquelles constituent plutôt, a-t-il dit, « une initiative destinée à les aider à désamorcer leur crise, sur la base du respect de leur souveraineté nationale et de l’attachement à l’intégrité territoriale de leur pays ».

La réunion a permis aussi de voir comment amener les protagonistes libyens à s’asseoir autour de la table des négociations pour parvenir à une solution politique à même de permettre à leur pays de surmonter la situation difficile dans laquelle il se trouve empêtré, a-t-il ajouté, estimant qu’un règlement pacifique est la seule alternative pour amorcer une sortie de crise.

Tous les pays du voisinage de la Libye, a encore déclaré Mongi Hamdi, sont convenus d’un certain nombre de principes, en premier lieu le plein respect de la souveraineté nationale libyenne, ainsi que de la nécessité d’oeuvrer en faveur de l’arrêt des opérations militaires en cours et de l’engagement de pourparlers directs entre les protagonistes libyens pour apporter une solution politique à leurs différends.

Il a été aussi convenu de la création de deux commissions ad hoc: La première pour le suivi des questions sécuritaires, y compris la recherche des moyens de développer la coopération et la coordination sécuritaires, la lutte contre le terrorisme et la contrebande, en particulier la contrebande des armes, outre la protection des frontières au moyen d’un mécanisme commun et l’encouragement des frères libyens à rassembler les armes qui continuent de circuler dans le pays d’une manière échappant encore à tout contrôle.

Quant à la seconde commission, dont l’Egypte assurera la coordination des travaux, elle s’occupera des questions politiques en rapport avec le dossier. Elle entrera en contact avec les protagonistes libyens pour les exhorter à se mettre autour d’une table des négociations et rechercher une issue politique à la crise.

Hamdi a indiqué que la Tunisie présidera les deux groupes de travail, son ministre des Affaires étrangères devant faire à la prochaine réunion ministérielle des pays du voisinage de la Libye (prévue en Egypte au mois d’août prochain) un rapport sur les travaux des deux commissions.

Le ministre des Affaires étrangères a précisé que ses homologues présents à la réunion de Hammamet s’étaient mis d’accord pour la mise en place d’un comité ministériel chargé de se rendre en Libye pour des contacts avec le gouvernement et les principales autres parties prenantes. Interrogé sur les raisons de l’absence à cette réunion du ministre libyen des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Mongi Hamdi a indiqué que les développements de la situation en Libye au cours des dernières heures, de même que des considérations sécuritaires avaient empêché le ministre de venir en Tunisie, disant regretter cette absence.

Concernant des informations ayant circulé avant la réunion et faisant état de la participation de la France et des Etats-Unis d’Amérique, le ministre a affirmé que cette question n’était pas du tout à l’ordre du jour et n’avait même pas été abordée lors de la conférence de Malabo (Guinée équatoriale). Seule était prévue la présence des pays du voisinage de la Libye, a-t-il insisté.