Tunisie : Festival de la médina 2014 “Le collier du Jasmin”

Accompagné de sa jeune formation musicale, le grand compositeur tunisien et Maestro Mohamed Mejri vient d’afficher un retour en force hier soir sur la scène du Théâtre municipal de Tunis.

Avec “le collier du Jasmin” (okd el yasmine), il a donné le micro pour le chant à quatre jeunes cordes vocales féminines pour interpréter aussi bien du répertoire poétique tunisien pour ne citer que la poétesse disparue Zoubeida Bchir, Jaaffar Majed, Sghaier Ouled Hmed, Riadh Marzouki ou encore du grand poète palestinien Mahmoud Darwich.

Dans un décor sobre, cette quatrième soirée du 32ème festival de la médina ratée par le public, le spectacle s’est ouvert sous la houlette du maestro, par deux morceaux purement tarab et sans artifices dérangeants, “Samai” et “Hijaz” joués par la troupe composée de quinze jeunes musiciens, ayant fait preuve de grand talent.

“J’ai choisi de faire un spectacle tarab qui va de pair avec le goût des amateurs du festival de la médina que je côtoie depuis les années 80”, déclare le maestro Mejri à l’agence TAP.

Le collier du jasmin est en fait, explique-t-il, un projet qui germait dans sa tête depuis un certain temps. Autour du choix de l’intitulé “okd el yasmine” le compositeur parle de “l’ensemble musical comme un collier de jasmin, uni par la fraîcheur des belles paroles et les excellentes compositions”.

D’ailleurs, le spectacle est un cocktail varié entre partitions musicales et chants au féminin: avec Rihab Seghayer interprétant le poème “Ahlem El Hawa” d’après le recueil de la grande Zoubeira Bchir. Dans le répertoire chantant la patrie, une autre voix, Mariem Noureddine a excellé dans “Ouhibbou el bilada Kama la youhibbou al bilada ahad” (j’aime ma patrie) du poète tunisien Sghayer Ouled Hmed.

Meherzia Marzouki enchaîne avec deux chansons dont une du poète tunisien Riadh Marzouki et une autre du grand poète palestinien Mahmoud Darwich “Takabbar”.

Enfin, dans une allure féerique, la jeune Asma Ben Ahmed a de sa voix suave, interprété un poème de Jaafar Majed avant d’exceller par la suite dans “tawak teji” (quant tu viens) du poète saoudien Ahmed Essayegh.

“Le choix de ces quatre jeunes femmes s’est fait lors d’un casting à l’Institut supérieur de la musique (ISM) de Tunis” a fait savoir le Maestro Mejri qui cherchait des voix en harmonie avec ses compositions.

Parlant de cette soirée qui a livré un avant-goût d’une deuxième représentation programmée pour la soirée du 16 août au festival international de Carthage, Mohamed Mejri promet à l’agence TAP que “le prochain concert sera un spectacle totalement différent avec des grandes sommités de la chanson tunisienne en présence d’un chanteur syrien” dont il n’a pas dévoilé le nom.