Piano à quatre mains et bandonéon, ce soir à l’Acropolium

L’Allemand Moszkowski, l’autrichien Schubert, le russe Rachmaninov, le norvégien Grieg, et le tchèque Dvorak et le trio argentin Bacalov, Gardel et Piazzolla se sont donnés rendez-vous, jeudi soir, à l’acropolium de Carthage dans un concert italien de Piano à quatre mains et bandonéon empreint d’une étrange et sublime harmonie.

Les œuvres des cinq compositeurs européens ayant marqué le répertoire de la musique symphonique du 19ème siècle ont été interprétées par Maria Roberta Ficara et Valentina Currenti dans une prestation piano à quatre mains.

Le répertoire musical du trio argentin Bacalov, Gardel et Piazzolla est revisité par une interprétation donnée par le duo Cesare Chiacchieretta au Bandonéon et Filippo Arlia au piano.

Maria et Valentina: une complicité exemplaire

Habillées dans un style sobre, en noir, Maria et Valentina, l’une est brune et l’autre est blonde, les deux pianistes, font la tournée des plus belles compositions du grand compositeur et pianiste allemand Moszkowski. Elles interprètent avec brio des partitions de son oeuvre “Spanish Dances”, l’une de ses premières compositions ayant fait sa réputation sur la scène de musique symphonique.

De la “Polonaise” et “Militar march” de F.Schbert, elles passent aux “six pièces”, “Barcarolle” et “Waltz” de S.Rachmaninof. Elles enchaînent avec une interprétation de “dances” et “suite” de Rachmaninov suivie des pièces “Le matin”,”la mort” d’ase”, “la danse d’Anitra” et “dance la halle du roi de Montagne”, oeuvre du scandinave E.Grieg. Elles clôturent leur prestation à quatre mains en beauté, par les “Slovanic dances” de Dvorak.

Un concert riche en émotion et en harmonie. Quatre mains, deux femmes et une même âme d’où se dégage une spiritualité musicale unique et une tendresse impitoyable. Une évidente complicité et une complémentarité entre les deux femmes donnant l’impression qu’elles jouent à deux mains et non pas à quatre mains. Les deux pianistes interprètent des morceaux connus des grands compositeurs européens avec une fraîcheur inégalée.

Se confiant à la TAP à l’issue de leur prestation, Maria et Valentine parlent d’une “totale compatibilité des caractères”. Cette complicité entre elles se traduit par les concerts de piano à quatre mains qu’elles donnent souvent ensemble.

Des duos de pianos ou à trois pianos mais ce qu’elles préfèrent le plus c’est “les duos” car elles “s’entendent à merveille”, ont-elles dit d’une seule voix. Cette lecture musicale subtile laissa inévitablement leur empreinte sur le piano et sur l’âme du public présent.

Cesare au Bandonéon et Philipo Piano: un duo en transe musicale

L’interprétation donnée par le duo Cesare Chiacchieretta au Bandonéon et Filippo Arlia au piano du répertoire du trio argentin Bacalov, Gardel et Piazzolla propose un mariage inédit entre les deux instruments assuré par ce duo masculin habité par la musique au point de s’oublier totalement et d’entrer en transe musicale très spectaculaire.

Les deux artistes jouent “il postino” de Louis Enrique Bacalov, un compositeur italien de musique de films d’origine argentine, et “Por Una Cabeza” de Carlos Gardel compositeur français naturalisé argentin qui devint ensuite tanguero (chanteur et interprète de tango).

Pour le compositeur Astor Piazzolla, bondonéoniste, l’un des plus grand spécialiste du tango au XXe siècle, les deux artistes présentent plusieurs morceaux inédits: “Oblivion”, “Adios Nonino”, “Primavera Portena”, “Milonga Del Angel”, “Escualo”, “Tanguedia”, “Violentango”.

Le jeu des deux artistes dégage un formidable équilibre sonore. Les deux hommes étaient littéralement en transe. On voyait le bandonéoniste vibrer dans tous les sens avec son instrument à vent magique. En face, le pianiste caressant son piano avec des doigts légers.