Le chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaa, a affirmé que la politique du gouvernement en matière de religion repose sur le respect des libertés religieuses, la garantie de la neutralité des mosquées et la consécration des principes de la Constitution.
Il a ajouté que la Constitution tunisienne a bien défini le rôle de l’Etat auquel il incombe de protéger la religion et de garantir le respect des libertés individuelles, de culte et de conscience, rappelant que le texte fondamental exige de l’Etat de garantir la neutralité des mosquées.
Mehdi Jomaa qui s’exprimait, jeudi, au cours d’une cérémonie, au siège de l’Université Zitouna, à laquelle ont pris part des cheikhs, ulémas, prédicateurs et imams, a, par ailleurs, relevé les défis actuels qu’affronte la Tunisie, dont notamment celui du terrorisme et de l’extrémisme, insistant sur la nécessité d’unifier les efforts pour lutter contre ces fléaux.
Le rôle de l’Etat, a-t-il ajouté, est aussi de préserver le patrimoine culturel et civilisationnel de la Tunisie, de protéger l’enseignement zeitounien, étant donné qu’il est le seul garant de la pensée tunisienne éclairée. Mehdi Jomaa a, dans ce contexte, insisté sur la nécessité de rationaliser le discours religieux eu égard à l’importance de son rôle dans la consécration des nobles valeurs pour lesquelles ont milité plusieurs générations de Tunisiens, et à leur tête les fondateurs de l’Etat moderne.
Il a, dans ce sens, appelé à la diffusion des valeurs de fraternité, d’unité et de solidarité et à éviter les discours qui sèment la discorde, la fitna et la haine.
Mehdi Jomaa a, en outre, souligné que la gestion des affaires religieuses est une action commune partagée entre les cheikhs, les ulémas, les prédicateurs et la société civile qui, a-t-il dit, constitue une force de suggestion et une cellule de veille permanente contre toutes les formes d’extrémisme et de fanatisme. Selon lui, le vrai djihad est celui qui appelle à faire primer les valeurs du travail et du don de soi et l’abnégation envers la patrie.
« Le véritable djihad consiste à lutter contre la pauvreté et tous les formes de disparité », a-t-il lancé. Il a appelé les imams et les prédicateurs à assumer leur responsabilité afin que le mois saint de ramadan soit le mois de la tolérance, de l’entraide et la solidarité.