Les participants à une conférence sur le terrorisme tenue mercredi à Tunis ont estimé que le traitement sécuritaire ne suffit pas, à lui seul, pour venir à bout du phénomène terroriste.
Combattre valablement ce fléau, ont-ils souligné, commande une volonté politique, des stratégies, un état d’esprit et un arsenal législatif approprié pour pouvoir circonscrire le terrorisme dans un environnement régional et international trouble et opaque.
Procédant à une lecture critique du traitement sécuritaire du terrorisme, le président de l’Organisation tunisienne Sécurité et citoyen, Issam Dardouri, a indiqué que le bilan des victimes directes du terrorisme s’établit actuellement à 39 martyrs et 148 blessés des institutions sécuritaire et militaire.
Pour autant, a-t-il dit, les forces de l’ordre sont parvenues à démanteler un certain nombre de cellules terroristes et à déjouer des tentatives d’attentats qui visaient des institutions publiques et des personnalités nationales, sans compter l’arrestation d’un grand nombre d’éléments impliqués, y compris des dirigeants de groupes terroristes. Dardouri a, cependant, relativisé les résultats des efforts consentis en la matière, en raison, principalement, selon lui, de l’infiltration de l’institution sécuritaire « au point de se laisser doubler par « un appareil de sécurité parallèle », mais aussi « les atermoiements politiques à adopter un plan intégré de lutte contre le terrorisme ».
Pour l’expert en stratégies sécuritaires et militaires Mazen Chérif, combattre le terrorisme sur le terrain idéologique est plus efficace que le traitement sécuritaire, compte tenu du fait que l’ennemi se meut dans un environnement idéologique ultra-radical.
Dans une communication intitulée « Le traitement sécuritaire du terrorisme et la garantie du droit d’accès du journaliste à l’information », le président de l’Organisation tunisienne pour la protection des journalistes, Zied El-Hèni, a souligné l’impératif de prendre en compte le contexte particulier dans lequel travail le journaliste, sur fond de primauté de l’Etat civile et de permanence de ses institutions face à la propagation d’une pensée fanatique radicale.
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