Tunisie : Un déficit de 1,4 milliard de dinars pour les entreprises de transport public

Le ministre du Transport, Chiheb Ben Ahmed, a déclaré, jeudi, que le déficit des entreprises de transport public a atteint 1.400 millions de dinars en 2013.

Le ministre, qui s’adressait aux parlementaires, lors d’une audition à l’Assemblée nationale constituante (ANC), a affirmé que le ministère s’est fixé pour objectifs, en 2014, de réaliser un taux de croissance du secteur d’environ 3 % d’ici la fin de cette année, de développer tous les modes de transport (maritime, aérien et terrestre) et de réaliser des investissements d’un montant de 1.017 MDT.

Ces objectifs sont fixés dans le cadre d’une feuille de route de 5 axes, a précisé le ministre, citant en premier la restructuration des entreprises en suivant les recommandations d’une commission spécifique. Cette commission a déjà proposé un programme de réforme ciblant la gouvernance, le cadre législatif et les finances, le dialogue social et les ressources humaines.

Selon le ministre du transport le deuxième axe de cette démarche concerne l’installation de logistiques pour développer le commerce extérieur et améliorer le rang de la Tunisie de 110 actuellement en matière d’efficacité logistique à 60ème.

Le troisième axe s’articule autour de la gouvernance des projets publics et l’accélération du rythme de réalisation des grands projets. Ceci porte, entre autres actions, sur la réalisation du réseau ferroviaire rapide (RFR), le projet du port en eau profondes à Ennfidha et l’élaboration d’un scénario global pour développer les services du transport dans tout le territoire tunisien.

Il s’agit également de renforcer les aspects de gestion de la sécurité dans le sens d’une sécurité globale des moyens de transport et le développement du dialogue social et des ressources humaines du secteur.

Les députés ont évoqué, dans leurs interventions, le phénomène de transport parallèle, appelant à réviser les nominations au sein du ministère et les méthodes d’octroi des permis de taxis et aussi la situation de l’Aéroport international Tozeur-Nefta et de la ligne ferroviaire reliant la Tunisie à l’algérie.

Dans sa réponse, Chiheb Ben Ahmed a déclaré qu’une réunion sera organisée, bientôt, et regroupera les représentants de la société civile dans le gouvernorat de Tozeur et le ministère du Tourisme et toutes les parties prenantes dans le but de relancer les activités de l’aéroport international Tozeur-Nefta.

Il a annoncé que le parc du transport terrestre sera renforcé en 2014 par de nouveaux bus, dont dont 350 bus seron au service de la TRANSTU.

Le ministre a évoqué des études profondes qui sont en cours concernant le projet du métro de Sfax. Ces études seront parachevées fin 2015 pour ensuite lancer les appels d’offres. Le projet, dont le coût s’élève à 560 millions de dinars, démarrera en 2016 et sera opérationnel en 2019, a-t-il dit.

S’agissant de la révision des nominations, le ministre a précisé que le ministère du transport “est un département “purement technique, donc, les nominations et les licenciements ne peuvent se faire sur la base de l’appartenance à un parti mais plutôt en fonction de la compétence et l’intégrité”, a-t-il dit.

Toutefois, il a rappelé que 54 affaires de corruption ont été transférées à la justice et 14 ordres d’audit ont été émis.

Pour ce qui est des permis de taxis, il a tenu à préciser que le ministère a accordé 8.404 permis entre 2012 et 2013 alors que les permis octroyés depuis l’indépendance jusqu’au 14 janvier 2011, est estimé à 21.000.

Revenant sur les investissements dans le domaine du transport, M. Ben Ahmed a indiqué que leur volume a atteint, entre 2011 et 2013, 3.870 millions de dinars, soit une moyenne de 1.300 MDT par an.

Le secteur du transport contribue de 8,5% au PIB et de 4,5% au total des investissements en Tunisie. Il assure environ 140.000 emplois directs (public et privé et génère des recettes en devises évaluées à 1.500 MDT.