L’Etat doit assumer ses responsabilités face à la situation écologique catastrophique à Gabés”

Le président provisoire de la République, Mohamed Moncef Marzouki, a souligné, jeudi, que la situation écologique dans la ville de Gabés “est considérée comme catastrophique” et que l’Etat “doit assumer ses responsabilités et accélérer le traitement de la situation”.

Il a considéré être certain que “les projets écologiques préparés par le Groupe chimique tunisien (GCT) vont réaliser, durant les années 2015 et 2016, la réconciliation de cette région avec son environnement et mettre fin aux souffrances des habitants”. Lors de sa visite, jeudi, au gouvernorat de Gabés, Marzouki a appelé à l’unification des efforts de tous, autorités, société civile et citoyens, en vue de trouver une solution au dossier du phosphogypse, afin de mettre fin à la pollution de la mer par ce produit qui peut être valorisé.

Il a indiqué que “l’époque des visites présidentielles où on cache la vérité est révolu” et qu’il est “venu au gouvernorat de Gabés pour s’informer sur la réalité de la situation écologique et pour souligner sa solidarité avec les habitants de la ville de Gabés”, expliquant que “le moment est venu pour corriger ces erreurs écologiques” et réparer ce qu’il a qualifié “le crime commis par l’Etat à l’encontre de la région de Gabés”.

Au cours de cette visite, Marzouki a visité la décharge du phosphogypse, dans la zone industrielle et assisté, à l’usine d’amonitre, à un exposé par le président-directeur général du GCT, Mohamed Nejib Mrabet, sur la situation économique de cette entreprise et les programmes qu’elle a préparé pour régler le dossier de la pollution marine et celle de l’air, ainsi que pour rationaliser l’exploitation de la nappe phréatique et les délais de réalisation de ces projets. Selon cet exposé, des contrats sont en cours de signature, pour l’amélioration des gaz d’ammonique émanant des deux unités de production du DAP (di-ammoniaque phosphate), avec l’ajout d’un système de laverie, pour des fonds estimés à 16 millions de dinars (MDT).

D’autre part, le troisième trimestre de cette année verra la signature des contrats du projet d’intégration de la technique de la double-succion dans l’unité de production de l’acide sulfurique, avec des investissements estimés à 45 MDT, ainsi que la réalisation du projet d’élimination des émanations de gaz nauséabonds provenant des unités de production de l’acide phosphorique.

En outre, le GCT va installer, prochainement, une unité industrielle qui va lui permettre d’exploiter 3000 m3 d’eaux provenant de la station d’épuration de Gabés, quotidiennement, en attendant la création d’une unité de traitement d’une capacité de 10000 m3 par jour, dans le cadre de ce projet, pour un coût estimé à 5 MDT. Par ailleurs, dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de l’environnement, le président provisoire de la République a assisté à la manifestation “Je veux vivre 3”, organisée par l’association “Nheb Na’ich” (Je veux vivre) qui appelle à l’élimination de la pollution et à la garantie d’une vie saine aux habitants de Gabés.

Il a eu, en outre, une rencontre, à la maison de la culture de Metouia, avec les composantes de la société civile autour des dossiers de développement du gouvernorat de Gabés. Les participants ont souligné, en particulier, la nécessité de traiter le dossier écologique d’une manière sérieuse, de promouvoir le secteur de la santé et de garantir les conditions adaptées pour l’impulsion de l’investissement.

Le président de la République avait entamé sa tournée dans le gouvernorat de Gabés par une visite, en hélicoptère à la délégation de Hamma où il a pris connaissance des dégâts survenus dans la zone agricole, à la suite des fortes pluies, tombées au cours des derniers jours.