Le Roi Mohamed VI du Maroc effectuera une visite officielle de trois jours, du 30 mai au 1er juin, en Tunisie, à l’invitation du Président de la République provisoire Moncef Marzouki, à un moment où les deux pays ambitionnent de diversifier leur partenariat économique. Plusieurs conventions seront signées entre les deux pays au cours de cette visite.
L’objectif est de dynamiser les échanges commerciaux et d’intensifier la coopération économique bilatérale. Bien qu’importantes, ces relations restent en deçà des opportunités offertes en dépit d’un cadre législatif varié régissant la coopération entre la Tunisie et le Maroc.
Le Maroc est le troisième partenaire économique de la Tunisie au niveau maghrébin et arabe derrière la Libye et l’Algérie, avec un volume d’échanges commerciaux qui a atteint, en 2013, environ 500 millions de dinars (MD), dont 368 MD d’exportations et 142 MD d’importations, soit un taux de couverture d’environ 259%.
Le nombre d’entreprises marocaines ou à participation marocaine installées en Tunisie s’élève à environ 22 entreprises. Elles sont actives dans divers secteurs dont les industries agroalimentaires, électriques, le textile et habillement, le cuir et chaussures, les télécommunications et les services agroalimentaires, moyennant une enveloppe qui dépasse 19,079 MD. L’investissement marocain a été renforcé, également, ces trois dernières années dans le secteur bancaire à travers «Attijari Banque» qui a permis de créer 1127 emplois. Pour l’investissement tunisien au Maroc, seulement 20 entreprises tunisiennes sont implantées au Maroc.
Elles opérent dans les secteurs du commerce et des services. Les marchandises tunisiennes exportées vers le Maroc sont composées de dattes, dérivés de phosphate, pneus, vins, papiers, matériaux électriques, fils de fer, alors que les importations en provenance du Maroc sont constituées de produits pétroliers, et autres en bois, fer et plomb, de café soluble, meubles, levure, médicaments, ciment Les échanges commerciaux bilatéraux sont régis par une convention de libre-échange en vertu de laquelle il a été procédé à la libéralisation totale des marchandises échangées entre les deux parties, à l’exception d’une liste unifiée des produits qui restent assujettis à un impôt de l’ordre de 17,5%.
Ces relations de coopération sont également régies par une convention sur la grande zone de libre-échange arabe, entrée en vigueur depuis le mois de janvier 1998, ainsi que par l’accord d’Agadir entré en vigueur depuis mars 2007.
La commission mixte a souligné, au cours de sa dernière réunion, la nécessité d’encourager la coopération dans le secteur bancaire en installant des agences, et des sociétés dans les deux pays pour financer les projets d’investissement communs. Elle a également appelé le secteur privé à implanter des entreprises dans le cadre d’une coopération élargie permettant d’opérer sur de nouveaux marchés surtout en Afrique et dans le monde arabe.
Le Roi Mohamed VI a affirmé, à l’occasion de la visite du chef du gouvernement Mehdi Jomaa, au Maroc les 12 et 13 février 2014, «la détermination de son pays à soutenir le peuple tunisien, à prendre part aux différents domaines et à impulser la coopération économique et commerciale entre les deux pays frères ».
La partie tunisienne a, pour sa part, insisté sur la nécessité de développer les échanges commerciaux, de renforcer les opportunités d’investissement en ouvrant des perspectives de partenariat entre les hommes d’affaires et les acteurs économiques des deux pays, «ce qui reflète la dimension stratégique des relations de coopération bilatérale entre les pays et leur confère l’efficience requise.