Cannes 2014 : A Cannes pour le line up des JCC 2014

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Les Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) seront à partir de la 25ème édition, qui aura lieu du 1er au 8 novembre prochain, un rendez-vous cinématographique annuel, a confirmé Dorra Bouchoucha, la directrice de l’édition 2014 à l’envoyée de l’agence TAP à Cannes.

Défendant avec force cette plus grande des nouvelles, elle a précisé que cette décision a été prise pour que cette grande noce du cinéma en Tunisie ne périclite pas car aucun festival au monde ne se fait tous les deux ans, a-t- elle justifié. Il ne faut pas oublier, a-t-elle rappelé, qu’à l’époque on jouait sur l’alternance avec le Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco, Burkina Faso).

Aujourd’hui, l’alternance n’est plus de mise non pas parce que les JCC se tiennent au mois d’octobre/novembre et le festival d’Ouagadougou est organisé au mois de février.

Un bureau permanent est important pour la pérennité du Festival et l’image du Pays

Dressant la nouvelle vision des JCC “notre objectif est donc d’assurer une certaine continuité dans l’organisation de ce festival indépendamment du comité directeur qui vient ou qui part”. Aux cotés de sa compagne de route, Lina Chaabane, (directrice de production chez la société de production cinématographique et de prestations de services Nomadis Images), elles sont à pied d’oeuvre. Selon Dorra Bouchoucha, l’essentiel est d’assurer cette continuité pour maintenir les JCC et les faire rayonner davantage. Portée par l’idée de créer un bureau permanent c’est-à-dire de permanence à l’année sur le plan organisationnel et administratif -avec des gens qui ne sont ni réalisateurs ni des producteurs-, elle a précisé qu’avec la création d’un bureau permanent comme dans tous les grands festivals, on pourrait changer de direction et se tourner vers l’avenir. Cela dit, un bureau permanent n’est pas né d’un désir pour cumuler la fonction a-t-elle insisté mais pour assurer la pérennité du festival en terme de continuité, la coordination des activités, les relations publiques, internes et externes, fournir toujours un feedback de ce qui s’est passé, savoir qui fait quoi, comprendre comment les choses ont évolué. Ce sont là, les astuces pour faire réussir et promouvoir le festival et assurer toujours le suivi de l’après-festival.

Partant de cette vision, “je crois que c’est ça le challenge”: le rôle de ce bureau demande de grandes potentialités d’organisation et d’anticipation pour prévoir dorénavant les besoins, plusieurs mois, voire plusieurs années à l’avance.

Là…Sur le Monde: une affiche et une carte postale portant au verso la réglementation pour inscrire les films

En tant que directrice du festival et non de productrice, a-t-elle signalé j’estime qu’il est temps d’y penser sérieusement car la création d’un tel bureau est nécessaire pour s’occuper comme il se doit et dans les moindres détails des affaires administratives, liée à la gestion globale du festival (relations avec les partenaires…), accueil et sécurité (offrir les meilleures conditions d’accueil, de confort et de sécurité, au public, aux collaborateurs, aux artistes comme aux partenaires du Festival), programmation (gérer tous les aspects contractuels et logistiques liés à la venue et à l’accueil des artistes), nourriture et boissons (assurer toutes les questions l’approvisionnement…) et la communication (assurer la communication publicitaire et visuelle du Festival, de toutes les relations avec les médias…).

Lors de son passage au pavillon tunisien N°108 au Village international, Dorra Bouchoucha a relevé que sa visite en fait s’inscrit dans le cadre des préparatifs de la future édition des JCC qui fêteront leur 25ème anniversaire avec une affiche déjà prête, très sobre, où on lit: “La, sur le Monde”. Depuis une grande fenetre avec hautes persiennes ouvertes, quatre membres d’une famille regardent ce qu’on ne voit pas encore.

Une affiche très intelligente et soigneusement réfléchie élaborée par le jeune designer graphique Wassim Ghozlani, fondateur du premier portail tunisien de photographies.

Outre l’affiche, une carte postale a été publiée avec au verso (arabe, français et anglais) la réglementation des JCC: la compétition officielle est réservée uniquement aux films et aux réalisateurs arabes et africains dont la production est ultérieure au 13 décembre 2012.

Un site spécial JCC est déjà disponible www.jcctunisie.org (comportant les règlements dans les trois langues) avec des rubriques en cours de construction (atelier des projets…).

La productrice parle: le tour de manivelle de Nhebbek Hédi, un nouveau long métrage de Mohamed Ben Attia, au printemps 2015

En guise de préparatifs, a-t-elle ajouté, on a un carnet trop chargé avec des directeurs de festivals, des gens du métier et des institutions qu’on a voulu voir à Cannes pour voir les possibilités de coopération qui peuvent s’offrir. Essayant de jongler entre les films et les rendez-vous, notre souci, a-t-elle ajouté est de dessiner notre line up de Carthage.

En tant que productrice, Dorra Bouchoucha a, après longue hésitation, annoncé qu’elle était sur un nouveau long métrage de Mohamed Ben Attia. Mais l’expérience a montré auparavant que tourner un film et prendre les rennes d’un festival était impossible, “ce qui nous a obligés à reporter le tournage”.

Sortant des sentiers battus, le film qui s’intitule “Nhebbek Hédi” est l’histoire d’un jeune homme qui, en pleins bouleversements dans sa vie, vit une certaine révolution personnelle, il change, d’une manière d’être, d’un caractère, de traditions, mais jusqu’à un certain point. Nous livrant un avant-gout de cette nouvelle production, elle enchaine: on peut pas se défaire d’une éducation malgré tout, on pourrait dire en fait qu’il n’est pas allé jusqu’au bout mais ça dépend du prisme avec lequel on voit le film. Il s’agit peut etre tout simplement d’un acte de courage et de “bravoure” a-t-elle insisté.

Toutefois a-t-elle mentionné, le casting, n’est pas encore définitif: le garçon, on l’a pas encore trouvé et on est en train de voir laquelle parmi les actrices aura le privilège de jouer le rôle principal. Cela dit, le premier tour de manivelle sera donné au printemps prochain, au mois de mars 2015, parce qu’on souhaite, pour les besoins du film, du beau temps, pendant deux semaines à Kairouan et quatre semaines à Mahdia (écouter extrait audio).