Tunisie Clap de fin pour le SAI , en attendant “Le Salon d’arts vieux de plus d’un siècle” en 2015

Un profond message de paix, de communion et d’échange dans la diversité de l’expression artistique, s’est infiltré, mardi soir, au centre culturel Fadhel Ben Achour, à la Marsa, avec une valse de notes jazz pour donner le clap de fin du premier Salon d’Automne de Tunisie.

“Nous fêtons le bouquet final, le feu d’artifice de tout ce qui s’était passé, durant ce SAI Tunisien, au niveau des expressions artistiques autres que la peinture et les arts plastiques”, déclare, dans un petit mot donné en début de soirée, Noël Coret président du SAI Français et du SAI International.

“C’est la soirée de clôture du rassemblement des artistes et non de l’exposition” rétorque Karim Kammoun, artiste- photographe, dans une brève intervention.

Les co-organisateurs du SAI Tunisien et les membres de l’association Conect’art, dont Karim Kammoun, Nadia Zouari et Michella Sarti ainsi que des artistes tunisiens, français et arabes ont pu assister à ce spectacle final du Salon aux couleurs tunisiennes.

// Quand Le conservatisme et la pudeur des bédouins est chantée //

Mohamed Ali Orchestra sous la houlette du jeune pianiste et compositeur tunisien Mohamed-Ali Kammoun, a donné un spectacle de près de deux heures et demi durant lesquelles les âmes et les coeurs se sont égayés par des notes révisitées inspirées du patrimoine national et une musique tunisienne contemporaine, instrumentale et vocale.

Le jeune Mohamed-Ali Kammoun qui s’effraie un chemin, depuis six ans, pour construire une carrière à l’étranger, mise sur une esthétique contemporaine où il associe le nay et le oud au piano, à la basse et aux percussions sous le son triste des flûtes traditionnelles.

Avec une sonorité nouvelle, la musique de Kammoun se veut autant lyrique que tribale, oscillant entre authenticité et métissage musical moderne.

En première partie de la soirée, des pièces instrumentales ont été interprétées ainsi qu’une chanson de Kammoun, le chef d’orchestre qui, réputé comme pianiste, interprète avec des sonorités électro et des phrases fusionnant jazz et vocabulaire musical tunisien.

Une performance de jeunes virtuoses à l’instar du percussionniste Jihed Khemiri s’en est suivie pour enflammer la salle par de longues ovations. // “Rit Ennajma” du Sud Tunisien et “Foulara” de Djbeniana avant “Nûba des 24 parfums” //

La chanson tunisienne traditionnelle, revisitée et arrangée, a meublé la deuxième partie du concert par la section vocale qui a interprété plusieurs titres comme “Rit Ennajma” du Sud Tunisien et “Foulara” de Djbeniana.

Le clap de la fin est également signé par des notes musicales faites dans le cadre d’un projet d’opéra “Nûba des 24 parfums” en cours de création pour 2015 par le jeune artiste, dit le pianiste.

Regroupant une quinzaine d’artistes, cet orchestra, est le fruit de plusieurs années d’expérimentation dans l’art musical arabe improvisé où “La musique bédouine tunisienne est pleine de chaleur mais aussi de pleurs et de lamentation” confie le pianiste, dans une déclaration à la TAP, à la fin du concert.

“Le conservatisme et la pudeur des bédouins est chantée”, dit-il encore en affichant sa fierté de “s’intéresser à toutes les variétés musicales du riche patrimoine tunisien”.

L’ouverture du premier SAI de Tunisie avait été lancée vendredi, 17 mai 2014 au musée de la ville de Tunis, le Palais Kheireddine par le vernissage d’une exposition, réunissant 111 artistes tunisiens, français, maghrébins et arabes. Une exposition qui se poursuivra jusqu’au 31 du mois courant.

Le SAI Tunisien, un véritable vecteur de rapprochement entre les artistes et les peuples de l’avis de tous les artistes présents, a bénéficié du soutien des ministères de la Culture et du Tourisme, de l’ambassade de France en Tunisie et des mairies de Tunis et Sidi Bou Said ainsi que de plusieurs mécènes.

Durant cinq jours, le SAI Tunisien a pu insuffler un vent de nouveauté sur la scène artistique tunisienne pour ouvrir la voie vers une deuxième édition en 2015 “Le Salon d’arts vieux de plus d’un siècle” et qui a pu sillonné en dix les plus grandes capitales du Monde.