Les dérapages multiformes qui ont lieu, ces temps-ci, sur les plateaux audiovisuels de chaînes privées, suscitent plus d’une interrogation. D’abord par leur timing, ensuite par leur thématique, et enfin, par leur concomitance dans toutes les chaînes privées. Au regard de la gravité de ces dérapages, certains observateurs exaspérés sont allés jusqu’à regretter l’historique censeur, «le sinistre ministère de l’Information».
L’autre dérapage audiovisuel est à l’actif d’Abdelwahab El Héni, président du parti El Majd. Invité par l’émission «Rétroviseurs» de Soufiene Ben Farhat sur la chaîne Tounesna, il a eu la maladresse, du moins à notre avis, de réveiller des démons séculaires.
Grisé apparemment par le succès qu’a connu cette année le pèlerinage d’El Ghriba, il a plaidé, le plus simplement du monde, pour le pèlerinage des chiites à Mahdia où avait vécu, il y a onze siècles (909) une secte chiite extrémiste conduite par le gourou Ubayd Allah al-Mahdi.
Si on suit la pensée d’Abdelwaheb El Héni, les Tunisiens qui ont été, de tout temps, un peuple homogène en dépit de l’existence de minorités juives et berbères autochtones et de nature pacifique, vont devoir s’habituer aux accoutrements des Mojāhedin-el Khalq-.
Sa proposition nous rappelle cet adage populaire: «Mur, viens tomber sur moi». Ce plaidoyer est contraire à tout entendement et que la Tunisie a vraiment d’autres chats à fouetter que de promouvoir le site de Mahdia pour un site de pèlerinage et recevoir «des enfants de cœur» comme Mojāhedine El Khalq.
Ces deux dérapages ne sont pas les seuls. La liste est infinie. Le seuil d’attention ne permet pas qu’on les énumère tous. Une autre fois peut-être.
Lire aussi:
Dérapages audiovisuels :Plaidoyers pour la zatla (1/2)